Critique: A Quiet Place: The Road Ahead
Voici notre critique du jeu A Quiet Place: The Road Ahead, testé sur PlayStation 5:
Genre: Horreur, infiltration et aventure
Développeur: Stormind Games
Date de sortie: 17 Octobre 2024
Disponible sur PC, PlayStation 5 et Xbox Series X/S
A Quiet Place: The Road Ahead est un jeu vidéo inspiré de la série de film à succès du même nom. A quiet Place et A quiet Place Part II sont des films de suspense et d’horreur dirigés par le fameux John Krasinski (The Office US, Jack Ryan). A quiet Place Part III est prévu pour 2025 et un spin-off , A quiet Place: Day One (co-écrit par Krasinski), est sorti cet été. Ce sont des films dans lesquels d’immondes créatures se sont écrasées sur la terre et chassent les humains comme du gibier. Un monde dans lequel le silence est d’or car ces créatures sont aveugles, mais dotées d’une ouïe particulièrement fine. Préparez-vous à explorer un univers où la seule règle est de ne pas faire de bruit!
Pas un bruit!
Dans A Quiet Place: The Road Ahead, vous incarnerez une jeune femme du nom d’Alex qui tente de survive dans le nouveau monde. 119 jours se sont écoulés depuis que ces bestioles monstrueuses se sont écrasées sur terre. Vous commencerez votre aventure dans un ranch en compagnie de Martin, votre petit ami, à la recherche de ravitaillement pour le camp de base situé à l’hôpital. Deux événements importants s’y dérouleront soit le test de grossesse positif d’Alex et son accident. En quittant le ranch, Alex s’enfonce dans un tronc d’arbre pourri et le bruit attire l’une des créatures. Martin, sans aucune hésitation, détourne l’attention de la bête pour sauver Alex, mais paie malheureusement de sa vie. De retour à l’hôpital, Alex apprend la nouvelle de sa grossesse à son père et tous deux décident de quitter le camp vers une autre destination. L’histoire tournera principalement autour des raisons qui les ont portés à quitter la sécurité de l’hôpital et les périls de la route les séparant de leur nouvelle destination.
Puisque le plus récent film raconte la première journée de la catastrophe, le jeu prend aussi plusieurs moments pour nous faire vivre cette première journée et ces moments sont toujours très réussis. Que ce soit la balade en forêt qui sert de tutoriel, les moments au chalet de la mère de Martin ou la chaotique fuite en camion, la première journée est bien racontée et bien dosée à travers le reste de l’histoire.
Pour ce qui est de la période entre le jour 1 et le jour 119, l’histoire est moins élaborée. Il n’est bien sûr pas impossible d’apprendre quelques détails sur cette période car les détails dans les décors et plusieurs des notes que vous trouverez dans le jeu servent à combler ce vide. La plupart des notes que vous trouverez serviront à vous guider dans le jeu, mais certaines racontent des histoires et d’autres sont même là pour vous faire sourire. La petite anecdote sur les Grungy Cats que vous pourrez voir dans les images suivantes démontre bien le sens de l’humour de certaines notes. Vous trouverez aussi une recette de gâteau rouge velours à la fin de cette critique.
Puisqu’elle est plutôt intéressante, l’histoire aurait mérité d’occuper une plus grande place à l’intérieur du titre. Pour un jeu inspiré par une trilogie de films, nous aurions pu nous attendre à une meilleure mise en contexte et un plus gros budget au niveau de la scénarisation. Les cinématiques entre les scènes d’action sont courtes, plusieurs détails sont ignorés et la fin du jeu est un peu décevante. A Quiet Place: The Road Ahead met le joueur suffisamment en contexte pour lui permettre d’apprécier et de comprendre l’action, mais aurait pu en faire encore plus pour supporter cet univers unique.
De bonnes et de moins bonnes idées
L’univers cinématographique de A Quiet Place se prêtait particulièrement bien à une adaptation en jeu vidéo. Un monde post-apocalyptique rempli d’horribles créatures aveugles est un contexte parfait pour un jeu d’infiltration. Rester silencieux est une tâche colossale et extrêmement stressante. Pour rester en vie, vous devrez réussir à maintenir votre niveau de bruit plus bas que les bruits ambiants. C’est-à-dire que dans une pièce silencieuse, vous devrez vous déplacer très lentement et éviter de bousculer des objets ou marcher sur des surfaces bruyantes. Vous devrez aussi ouvrir les portes et les tiroirs avec douceur pour produire le moins de décibels possible. Si vous dépassez le niveau de bruit ambiant vous attirerez une créature ce qui causera votre perte immédiate. Sous la pluie ou lors de vents forts, vous pourrez vous déplacer plus rapidement et vous permettre quelques petits relâchements et ces moments d’accalmie sont grandement appréciés.
Sur votre parcours, vous rencontrerez plusieurs éléments bruyants que vous devrez tenter d’éviter. Des boites de conserves, du verre brisé, des poubelles et autres objets peuvent produire beaucoup de bruit si vous entrez en contact avec eux. Les différentes surfaces comme le bois, le gravier, l’eau et le métal produisent différents niveaux de sons lorsque le personnage se déplace. Vous devrez donc tenter d’éviter les pièges sonores et d’emprunter le chemin le plus discret possible pour ne pas vous faire repérer.
Les boites de conserve sont placées un peu partout sur le chemin et sont un peu moins naturelles dans le décor que le verre cassé, les flaques d’eau ou le gravier. Elles sont assurément l’élément que j’ai trouvé un peu trop cliché et elles peuvent réagir d’une drôle de façon lorsque frappées et faire beaucoup plus de bruit que nécessaire. À un certain moment, vous serez introduits aux sacs de sable et ceux-ci sont quand même beaucoup plus originaux. Grâce à eux, vous pourrez verser du sable par terre en avançant ce qui vous permettra de vous tracer une route silencieuse en couvrant des éléments bruyants comme le verre brisé ou les flaques d’eau. Comme la pluie forte ou le vent, ils vous permettent d’avoir un moment de répit et de vous déplacer rapidement sur de courtes distances. Rester accroupi ou marcher au ralenti peu devenir lourd au fil des heures et ce genre de mécanique allège l’expérience.
Deux des mécaniques de jeu les plus importantes sont la lampe de poche et l’asthme. La lampe de poche fonctionne comme la majorité des lampes de poche dans les jeux vidéo. C’est-à-dire que vous aurez besoin de batteries pour l’alimenter et que vous devrez apprendre à l’utiliser efficacement puisque son énergie est limitée. Elle est indispensable dans les endroits sombres si vous désirez éviter de trébucher sur une des nombreuses conserves égarées. Constamment devoir trouver des batteries aurait pu, elle aussi, être une mécanique qui devient lourde à la longue. Heureusement, votre lampe de poche sera vite remplacée par des feux à main et une lampe de poche à manivelle ce qui éliminera complètement les batteries de l’équation.
Si les batteries de lampe sont moins intéressantes, la maladie de la protagoniste l’est beaucoup plus. En effet, Alex souffre d’asthme sévère et plusieurs événements peuvent aggraver ses symptômes. L’effort physique, le stress et la poussière peuvent empirer sa situation et la pousser vers la crise d’asthme. Pour contrôler vos symptômes, vous devrez trouver des comprimés et des pompes que vous pourrez utiliser en cas d’urgence. Il est impératif d’éviter d’entrer en crise pour ne pas attirer les créatures. Il est important de bien gérer votre consommation de médicaments car en manquer dans un moment critique peut être ridiculement stressant. J’ai terminé le jeu en puisant dans mes réserves et ma dernière heure fût extrêmement intense.
Les secrets
En plus d’éviter de vous faire trucider, vous aurez à ramasser différents objets éparpillés sur votre chemin. Dans chaque chapitre, vous devrez trouver les cassettes, les notes et les fusées qui sont cachées un peu partout. Les niveaux sont plutôt linéaires, mais comportent tout de même leur lot de petits coins secrets à explorer.
En trouvant les fusées, vous accumulerez des crédits qui vous permettront de débloquer des dessins de concept et les figurines des personnages. Même si elles sont un bon clin d’œil au premier film, ces fusées ne débloquent rien de très intéressant. Avoir accès à des extras c’est bien, mais comme plusieurs autres éléments de jeu, des dessins et des figurines sont des récompenses un peu trop génériques.
Un jeu particulièrement stressant!
A Quiet Place: The Road Ahead est une expérience unique. Les jump scares sont rares, il n’y a pas de scènes sanglantes ni de décors terrifiants, mais le jeu réussi à être angoissant du début à la fin. Le seul fait de devoir rester silencieux et de savoir que ces monstrueuses créatures peuvent nous entendre en tout temps suffit à rendre l’expérience terrifiante.
Même s’il comporte plusieurs similitudes avec des jeux comme The Last of Us ou Alien: Isolation, A Quiet Place se distingue par ses créatures d’une violence inouïe et de son focus extrême sur le bruit. Ce focus est si important que je vous conseille fortement de ne jouer au jeu qu’en désactivant la trame sonore. Cela vous permettra de bien analyser les sons ambiants et de vraiment vous mettre en situation. Vos oreilles deviendront vite aussi efficaces que votre phonomètre et vous pourrez vous concentrer sur vos alentours plutôt que sur votre détecteur de sons.
Des réglages solides
Si certains jeux ne vous laissent pratiquement rien ajuster à part le volume et la luminosité, A Quiet Place fait tout le contraire. Vous pourrez personnaliser les contrôles à votre guise, ajuster une tonne de détails dans l’interface et ajuster jusqu’à la couleur des sous-titres. En plus d’ajuster le volume de la musique à zéro, je vous suggère fortement de retirer la peinture jaune sur les objets qui vous indique où aller. Les endroits pour grimper et se faufiler sont déjà marqués d’un petit cercle. La peinture jaune ne fait que ruiner l’immersion et j’ai apprécié pouvoir la désactiver.
L’option la plus intéressante est assurément la possibilité d’activer ou désactiver le micro dans les menus. Cette option (qui est facultative) vous permet de réellement vous immerger dans le jeu. Lorsque activé, le micro de votre casque d’écoute ou de votre manette captera les bruits de votre environnement pour les intégrer au jeu. Vous aurez donc à rester silencieux dans votre salon afin de ne pas vous faire repérer et c’est plus facile à dire qu’à faire. N’oubliez pas d’éteindre la sonnerie de votre téléphone!
Un AA aux allures de AAA
En plus d’être effrayant, A Quiet Place: The Road Ahead est plutôt bien ficelé! Même si certains aspects du jeu rappellent qu’il ne s’agit pas d’une production AAA, le résultat final est tout de même vachement convaincant. La justesse des environnements et le niveau de détail est surprenant pour un titre à 40 dollars. Les bugs sont absents (ou du moins très peu présents), la durée de vie est raisonnable et le bruitage est excellent. Les contrôles sont efficaces, les tutoriels sont clairs et les nombreux niveaux de difficulté offrent une bonne re-jouabilité. Certes, certaines animations ne sont pas impeccables, il y a quelques problèmes de collision avec les boites de conserve et les séquences cinématiques pourrait être plus nombreuses. Mais au final, la seule chose qui nous rappelle vraiment qu’il s’agit d’un jeu à 40 dollars est que lorsque l’on y joue, on a l’impression d’en avoir réellement pour notre argent.
Un jeu à conseiller
Au final, A Quiet Place: The Road Ahead est un jeu qui m’a beaucoup plu. Étant principalement attiré par le principe du chat et de la souris dans les jeux d’horreur, j’étais à ma place avec ce titre. Il y a certainement quelques éléments qui rappellent qu’il s’agit d’un jeu de grande envergure, mais le résultat final est franchement surprenant surtout considérant le prix. C’est un jeu réellement inquiétant avec des créatures rapides et effrayantes. Rester silencieux fini par devenir un peu lourd à la fin de la dizaine d’heures de jeu, mais c’est un exercice des plus stressants qui vous tiendra en haleine tout au long de l’aventure. Si vous êtes fan de la licence ou fan de jeux d’horreur en général, A Quiet Place: The Road Ahead est un jeu qui vous plaira assurément. Un jeu avec un mixte de bonnes et de moins bonnes idées auquel je donne tout de même une note méritée de 8 sur 10.
Points positifs:
- Un excellent rapport qualité-prix
- Une bonne intégration du thème dans les mécanismes de jeu
- Des créatures vraiment terrifiantes
- Un AA aux allures d’un AAA
- Un jeu très immersif
Points négatifs:
- Il est rempli de bonnes idées, mais aussi de moins bonnes
- Rester silencieux est une mécanique qui finit par être un peu lourde à la longue malgré les quelques efforts mis en place pour nous alléger la tâche
- L’histoire aurait mérité un peu plus d’amour
Merci d’avoir pris le temps de lire notre critique du jeu A Quiet Place: The Road Ahead. N’hésitez pas à nous donner vos avis sur ce jeu dans la section commentaire, ci-dessous!
Un énorme merci à Saber Interactive de nous avoir permis de tester le jeu pour en faire une critique.
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