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Critique: Final Fantasy Tactics: The Ivalice Chronicles

Voici notre critique du jeu Final Fantasy Tactics: The Ivalice Chronicles, testé sur PlayStation 5.

Genre: Aventure, Jeu de rôle tactique
Développeur: Square Enix
Date de sortie: 30 septembre 2025

Disponible sur PC, Xbox Series, PlayStation 5 et Nintendo Switch.

Que l’on parle de titres comme Tactic Ogres, Triangle Strategy ou bien du jeu qui fera l’objet de ma critique du moment. Selon moi, Square Enix est une référence en ce qui a trait aux jeux de rôle tactiques. Comme il s’agit de ma catégorie de jeux favorite, il était tout naturel pour moi de vous parler de la version remastérisée de ce populaire titre sorti vers la fin des années 90. Que ce soit par son histoire ou son système de classes de personnages, ce jeu fait partie des classiques du genre depuis très longtemps. Je fais, évidemment, allusion à Final Fantasy Tactics! Après deux suites indirectes et l’extension de son univers dans d’autres jeux, notamment Final Fantasy 12, un Remaster devenait inévitable et nous avons enfin eu la chance d’y avoir droit. Voici donc ma critique de Final Fantasy Tactics: The Ivalice Chronicles!

L’histoire d’un héros du peuple

Final Fantasy Tactics est l’histoire d’après guerre du royaume d’Ivalice face à Ordalia, le royaume voisin. Ces événements serviront de toile de fond aux éléments principaux du jeu, puisque l’histoire se raconte comme un compte rendu historique qui fut retrouvé bien des années plus tard.

À la suite du conflit entre les deux royaumes, qui ne dura pas moins de cinquante ans, Ivalice est criblé de dettes et désormais au bord du chaos social. Les soldats-vétérans se retrouvent sans emploi et sont laissés à l’abandon par les plus hauts dirigeants, eux-mêmes corrompus jusqu’à la moelle et, comme si ce n’était pas assez, les paysans sont au bord d’une révolte politique, clamant la discrimination de la noblesse face à eux. Pour ne rien aider, le vieux roi meurt subitement et le destin d’Ivalice est maintenant disputé entre les deux ducs, Larg et Goltanna.

La cathédrale d’Ordalia.
L’intermède, entre chaque chapitre, donne un léger compte rendu.

C’est ici qu’entre en scène Ramza Beoulve, le personnage principal. Il est le plus jeune fils de la puissante maison Beoulve, une famille de chevalier, dont le patriarche, Gallant Barnabeth Beoulve, est un grand héros renommé de La Guerre de Cinquante Ans. Ce plus jeune membre étudie à l’académie des cadets en compagnie de Delita, son meilleur ami, qui est issu d’une famille de classe inférieure. D’une classe inférieure, oui, mais qui a été élevé en compagnie de Ramza et qui est considéré comme un frère par ce dernier ainsi que par la maison Beoulve.

La sœur de Delita, également membre adoptive de la famille, méprise pour une vraie Beoulve, est éventuellement kidnappée et assassinée par le commandant de l’opération (un noble du nom d’Algus méprisant le peuple). Delita et Ramza réagissent différemment à ce meurtre sordide. Nous avons, d’un côté, Delita qui plonge dans l’amertume alors qu’il s’aperçoit que, peu importe sa loyauté et sa dévotion à la noblesse d’Ivalice, il ne sera jamais qu’un pion à leurs yeux et se donnera comme mission de s’élever parmi la noblesse afin de changer le système politique de l’intérieur. De l’autre côté, Ramza, dégoûté par la cruauté et l’hypocrisie de son noble sang, rejettera son propre nom et cherchera une forme de justice envers le peuple, par ses propres moyens. Évidemment, l’histoire de Final Fantasy Tactics ne s’arrête pas là et regorge d’éléments qui rendent le récit tellement complexe qu’on en vient à se demander lequel des clans a raison. Elle fait d’ailleurs partie des histoires les plus complexes jamais créées par Square Enix!

Un sort tragique.
La présence de… démons?

​L’échiquier sanglant d’Ivalice

Au cœur de l’expérience Final Fantasy Tactics réside un système de combat d’une profondeur et d’une richesse rarement égalées dans le paysage du jeu vidéo. Loin des affrontements aléatoires et linéaires des RPG traditionnels, le titre de Square Enix a imposé la grille tactique tridimensionnelle comme son théâtre d’opérations principal. Ce n’est pas simplement une question de positionnement; c’est une véritable simulation d’échecs où chaque unité, chaque case et chaque élévation du terrain compte. Les combats se déroulent sur un champ de bataille découpé en cases, où l’ordre des actions est déterminé par la statistique de « vitesse » des unités.

Contrairement à la traditionnelle barre « ATB », le temps d’action est ici régulé par un compteur appelé « CT ». Lorsqu’une unité atteint 100 « CT », elle peut agir. Cette mécanique introduit un élément stratégique crucial: l’attente ou la préparation d’une technique (sortilège, compétence spéciale) nécessitera une charge, immobilisant l’unité pendant plusieurs tours « CT », mais pouvant potentiellement renverser le cours de la bataille.

Ivalice Chronicles vous montre l’ordre de tour de tous des personnages ainsi que le moment de l’impact de vos attaques chargées.
Une différente vue, pour bien voir l’ensemble du terrain.

L’anticipation des mouvements de l’ennemi pendant ce temps de charge est souvent la clé de la victoire. Le mouvement et l’attaque sont régis par des paramètres chiffrés. Le « mouvement » détermine le nombre de cases qu’une unité peut parcourir, et le « saut » influence sa capacité à naviguer sur le terrain en dénivelé. Atteindre une position surélevée est primordial, car cela confère souvent un avantage en précision et en portée pour les attaques à distance, tout en offrant une protection contre les attaques venant du bas. Gérer l’axe vertical du combat est aussi vital que de gérer les distances horizontales.

Le cœur de la jouabilité, et probablement la partie la plus plaisante, réside dans le système de classes incroyablement malléable. Ce n’est pas un choix permanent, mais un arbre de progression complexe et interconnecté qui offre une liberté de personnalisation quasi illimitée. Chaque unité commence généralement comme simple apprenti ou chimiste. En participant aux combats, elles accumulent des points d’expérience pour monter de niveau, augmentant leurs statistiques de base, et surtout des points de travail (aussi appelés « JP ») pour leur classe actuelle. C’est avec ces « JP » que l’on déverrouille les compétences spécifiques à chaque classe.

Les jobs sont nombreux…
… et ils proposent tous des compétences uniques à déverrouiller!

Le système est conçu comme une arborescence. Pour déverrouiller des classes plus avancées et puissantes, comme le mime ou le ninja, le joueur doit d’abord maîtriser un certain nombre de compétences dans des classes prérequises (par exemple, faire évoluer « Chevalier » et « Mage Noir » à un certain niveau de maîtrise). Cette progression forcée encourage la polyvalence et la spécialisation progressive des unités. Chaque unité peut équiper jusqu’à cinq types de compétences. Les actions principales désignent les compétences propres à la classe actuellement équipée, comme les arts martiaux pour un moine, et les actions secondaires désignent les compétences d’une autre classe précédemment apprise. Un invocateur peut équiper l’ensemble des sorts de soin d’un mage blanc qu’il a pu apprendre lorsqu’il était de cette classe. C’est là que réside une grande partie de la personnalisation de votre équipe de choc!

Vous pouvez aussi recruter des monstres…
… qui peuvent s’avérer utiles grâce à leurs compétences, comme atteindre des endroits trop haut avec le chocobo noir!

La « réaction » désigne la compétence qui se déclenche lorsqu’un événement spécifique se produit, comme « Auto-Potion » qui se déclenche après avoir subi des dégâts, ou « Counter » pour riposter à une attaque physique. Le « soutien » désigne une compétence passive qui améliore une statistique ou confère un avantage permanent, comme « JP boost » pour recevoir plus de « JP » ou « Move +3 » pour augmenter la distance de déplacement. La compétence en « mouvement » est une habileté passive qui altère le mouvement, comme « Teleport » ou la capacité de marcher sur l’eau.

Cette structure permet au joueur de créer des archétypes de personnages uniques. On ne se contente pas d’avoir un simple mage; on peut avoir un moine capable d’utiliser les compétences de soutien du chevalier ou un archer qui maîtrise les sorts d’invocation d’un invocateur, par exemple.

Envoyer des personnages en mission peut vous permettre de trouver des artefacts et des endroits insolites que vous pouvez consulter dans les archives.

​La jouabilité de Final Fantasy Tactics est donc une boucle vertueuse de personnalisation et de tactique pure. Chaque combat est un casse-tête à résoudre sur un échiquier en 3D où la composition de votre équipe, l’agencement de ses classes et l’exploitation du terrain sont plus déterminants que le simple niveau de vos unités. C’est la maîtrise de ce système tentaculaire qui assure la longévité et la réputation culte de ce titre indémodable.

L’âme remastérisée d’Ivalice

Le lancement de The Ivalice Chronicles sur PlayStation 5 ne se contente pas de porter un classique à une nouvelle génération; il s’agit d’une réinterprétation visuelle et sonore qui capitalise sur l’héritage du jeu tout en l’adaptant aux standards de la haute définition. La transition de l’écran cathodique au Diorama HD est bien exécutée. C’est sur le plan visuel que le Remaster opère la transformation la plus notable. Le but n’était pas de recréer le jeu en 3D photoréaliste, mais d’améliorer l’art pixelisé 2D/3D isométrique pour les écrans actuels. Les champs de bataille, qui étaient des modèles polygonaux bruts sur PS1, bénéficient maintenant d’une résolution beaucoup plus fine et de textures retravaillées. La structure des cartes est plus nette, accentuant l’effet de diorama miniature et rendant la navigation tactique encore plus intuitive. Les dénivelés et les structures architecturales sont mis en valeur par un éclairage dynamique et subtil qui n’existait pas dans l’original.

Le point le plus notable concerne les personnages. Cette nouvelle version utilise les Sprites originaux qui ont été filtrés et mis à l’échelle pour la haute définition. Au lieu d’un simple lissage, qui est souvent critiqué pour donner une impression de flou, Square Enix a utilisé une méthode pour préserver l’authenticité du pixel art tout en le nettoyant. Pour certains, ce traitement donne un aspect de toile peinte ou d’aquarelle, tandis que d’autres peuvent le trouver légèrement étrange par rapport aux pixels purs de l’original.

Nous avons aussi droit à de nouvelles cinématiques!

​L’ajout de cinématiques et la refonte de l’interface utilisateur sont aussi de gros avantages de cette nouvelle édition. Cette version intègre et améliore les cinématiques animées de la version War of the Lions sur PSP, qui apportent déjà une touche cinématographique à l’épopée. Surtout, l’interface utilisateur a été complètement refaite pour s’adapter aux grands écrans modernes. Fini le fouillis de menus à l’ancienne; l’interface est désormais épurée, ergonomique, et présente clairement les informations tactiques cruciales, comme l’ordre des tours et les statistiques de manière intuitive.

Une bande-son légendaire avec des voix en bonus

Si l’esthétique a été retouchée, la musique n’a eu besoin que d’être célébrée. La bande-son originale est un classique intemporel. La partition d’Hitoshi Sakimoto et de Masaharu Iwata demeure intacte, mais elle a été remastérisée pour tirer pleinement parti des systèmes audio modernes. Les thèmes épiques et mélancoliques sonnent avec une clarté et une richesse orchestrale supérieures, offrant une dimension encore plus dramatique aux batailles. Le caractère martial et noble des morceaux comme Trisection est plus enveloppant que jamais. La nouveauté sonore la plus marquante est l’introduction d’un doublage complet (en anglais et en japonais). Là où le jeu original se contentait de texte, The Ivalice Chronicles donne une voix aux personnages principaux, comme Ramza et Delita, ainsi qu’aux unités génériques en combat. Ce doublage n’est pas seulement un ajout, c’est une véritable plus-value qui intensifie l’immersion dans l’intrigue politique complexe. Entendre les répliques clés de l’histoire, doublées par des acteurs, donne un poids émotionnel inédit aux scènes de trahison et de révélation.

En bref, cette nouvelle version de Final Fantasy Tactics offre une expérience où l’art isométrique culte est préservé, mais magnifié par la haute définition et de l’éclairage modernisé, tandis que la musique légendaire est sublimée par un remastering contemporain et un doublage de qualité qui ancre l’épopée dans une nouvelle ère. C’est ça, selon moi, le vrai luxe d’un Remaster bien maîtrisé.

Un classique revisité!

​Le retour de Final Fantasy Tactics confirme sans l’ombre d’un doute son statut de chef-d’œuvre intemporel du jeu de rôle tactique. Pour ceux qui redécouvrent Ivalice, préparez-vous à une immersion totale. Ce qui frappe d’abord, c’est l’incroyable profondeur de son système de classes et de jobs. On ne parle pas d’un simple changement de rôle; la gestion des points de travail et l’obtention des compétences offrent une courbe de progression addictive où l’on crée des builds hybrides dévastateurs. C’est une véritable école de la tactique. Au-delà du gameplay, l’histoire est d’une richesse rare. Loin des clichés, on y raconte un drame politique sombre et captivant, rempli de trahisons et de révélations, le tout porté par la trame sonore légendaire. L’ambiance du jeu donne un excellent rendu qui plaira aux nouveaux joueurs, autant qu’aux anciens! Malgré tout, deux aspects peuvent encore frustrer. Premièrement, la difficulté est parfois brutale et mal dosée, forçant souvent un grinding punitif plutôt qu’une stratégie pure. De plus, l’équilibrage peut être un peu croche à certains moments. Aussi, et c’est un avis purement personnel, le fait que le jeu ne soit pas doublé en français fait qu’il est un peu mélangeant lorsque l’on y joue avec les sous-titres français (c’est pourquoi j’y ai joué avec le texte en anglais). Malgré ces petits accrocs, Final Fantasy Tactics: The Ivalice Chronicles est un incontournable. C’est un classique indémodable. Si vous aimez les jeux tactiques profonds, les scénarios poignants et si vous aimez pouvoir passer des heures à perfectionner le placement de vos unités, c’est un jeu que vous devez absolument vous procurer! Je lui donne la note de 9 sur 10.

Points positifs:

  • L’histoire est bien construite
  • Une référence dans le monde des jeux de rôle tactiques
  • Les Jobs des personnages sont variées et toutes intéressantes
  • Les combinaisons de jobs rendent l’équipe entièrement personnalisable
  • Une trame sonore incroyable

Points négatifs:

  • Aucun doublage en français
  • Il n’y a pas de chevalier noir ni de chevalier oignon

Merci d’avoir pris le temps de lire notre critique du jeu Final Fantasy Tactics: The Ivalice Chronicles. N’hésitez pas à nous donner vos avis sur ce jeu dans la section commentaire, ci-dessous!

Niliam
 
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Niliam

Toujours prêt à essayer de nouveaux jeux, Guillaume se fait toujours un plaisir à explorer différents univers et y trouve toujours un plaisir! Fan de romans d'horreur, cependant ne lui demandez pas de jouer à un jeu de ce style car, ironiquement, il n'aime pas ça! Préférant les jeux solo plutôt qu'en ligne, ses consoles de prédilection sont la Nintendo Switch et la PS4, mais il possède également une Xbox Series S ainsi que plusieurs consoles retro dont la PS3, la PS2 et le Game Cube!

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