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Critique: ScourgeBringer

Voici notre critique du jeu ScourgeBringer, version PS4 testé sur PS5:

Genre: Roguelite
Développeur: Flying Oak Games
Date de sortie: 21 octobre 2020

Disponible sur PS4, PS Vita, Xbox One, Nintendo Switch et PC

Site Web Officiel

Même si nous avons tendance à nous y habituer, il va sans dire que la surprise est à chaque fois suave. Certes, des joyaux comme Dead Cells, Celeste et toute une gamme de bizarreries succulentes ont déjà connu leur heure de gloire. Mais n’y allons pas par 4 chemins: ScourgeBringer est de cet acabit. Une secte très fermée dont le gourou se nomme “génie”, s’affranchissant de ses quelques défauts pour mieux se transcender. Aucun doute : encore et toujours, nous sommes en présence d’un jeu de niche. Avec une particularité appréciable!

En effet, nul besoin d’avoir un empirisme étendu. Tout gamer qui saura passer au travers de quelques colères bien senties après de multiples échecs sera le goûteur d’un nectar subtil et piquant à la fois. Le genre d’œuvre qui ne se laisse pas dompter de prime abord en dépit d’une facilité d’accès qui n’entache en rien la profondeur! Un terrain glissant où les Frenchies de Flying Oak Games se sont aventurés sans peur, bien décidés à relever le challenge en apposant une identité forte.

Un pas vers l’extase qui nous dirige vers une mixture entre le procédural et parfois le Die & Retry pour une expérience incomparable, fière de revendiquer son trône auprès de tous ces champions qui défilent depuis des lustres. Munie de ses immenses atouts, la fable vous amènera dans cette hécatombe dont les enjeux sont parfois réduits au rang d’ellipses. En outre, inutile d’aller bien trop vite en besogne.

L’obscurité nous attend et c’est avec vigueur que nous vous y accompagnons!

Dans la Scourge des grands!

Ce n’est pas une difformité rédhibitoire mais autant ne pas vous le cacher: ScourgeBringer ne cherche en aucun cas à vous éblouir par le biais de son scénario. Voilà, c’est dit! A l’instar de nombreuses productions indépendantes, le mystique rime avec cryptique et il est fort probable qu’à la fin de votre premier run, après avoir sué sang et eau, vous vous pourfendez d’un malaisant mais hilarant “bon sang…je n’ai rien compris!”. Rassurez-vous : ce n’est pas l’objectif poursuivi par les créateurs. Si l’ambiance est rapidement posée par une introduction mystérieuse et saisissante, ce ne sera qu’à travers quelques indices disséminés ça et là que vous collerez une partie des pièces du puzzle.

Pour le reste? Tout est truffé de zones d’ombres et même si vous devez finir le jeu pour pouvoir par la suite décoder certains langages, autant vous dire que vous ne serez pas bien avancé. Bien sûr, quelques enregistrements sont à disposition au fur et à mesure de votre avancée et certains PNJ étalent autant leur classe que leurs ténèbres. Et même s’il est ardu de s’identifier à Khyra, notre héroïne aussi déchaînée que muette, il est indéniable que nous rencontrons un univers exaltant et enivrant.

Comment cela est-il possible? Grâce à une utilisation intelligente du pixel-art, figure commune d’énormément de projets comme celui-ci. Sauf que pour ScourgeBringer, le choix des couleurs tout comme le chara-design insufflent une dose singulière qui frappe la rétine. Alors bien sûr, il pourrait y avoir un débat sur la variété du bestiaire. Pour nous, cela constitue une fausse tribune car l’alchimie entre chaque ennemi est parfaite, chacun d’entre eux occupant un espace qui s’oppose à toute brutalité mal maîtrisée.

D’autant plus que les degrés d’agression sont différents, offrant un panel diversifié. Entre les lâches qui vous pilonnent à distance et celui qui enchaîne les salves, sans parler des filous qui tentent de vous mordre, il y a un écart exponentiel! Sauf qu’ensemble, ces sales bestioles sont bien décidées à vous faire périr. Et cela arrive souvent, parfois trop pour certains. En effet, le jeu est exigeant et laisse peu de place à la faute et si les mobs ne parviennent pas à vous déchiqueter, ils vous affaiblissent suffisamment pour rendre les rencontres avec les puissants sans espoir.

Tel est le lot d’une aventurière quasiment spirituelle.

Gold Bringer

Il est absolument nécessaire des mécaniques huilées lorsque l’on s’attaque au procédural. Bien sûr, cela engendre des runs un peu moins laborieux ou, à l’inverse, absolument douloureux! ScourgeBringer, en bon roguelite (et non pas roguelike dans ce cas précis, la nuance étant importante…), ne vous fait pas revivre un cheminement identique à l’essai précédent. Pour faire simple: vous êtes mis KO et vous recommencez du début, dans les mêmes biomes mais avec des pièces différentes.

D’accord, à force de trépasser, vous reconnaîtrez quelques environnements similaires; et c’est à ce moment que vous comprendrez que le titre ne fait pas les choses à moitié. En effet, le changement d’échelle d’un tableau à l’autre offre de nombreuses perspectives, entre claustrophobie et écrasement de l’environnement. Cela change la façon de procéder et de se mouvoir car le décor est une composante essentielle. Il va falloir être en mesure de l’appréhender pour mieux se déplacer, se protéger ou fuir l’espace d’un instant pour mieux revenir à l’attaque.

Une nervosité instinctive qui fera assurément votre bonheur tant l’action est fluide et les mouvements bien articulés. Notre combattante dispose d’une force de frappe non négligeable entre les suites de coups d’épées, le dash, le double-saut ou le smash, qui permet de stun l’adversaire si le timing est bon. Cela vous oblige à vous creuser les méninges en les alliant à vos réflexes car votre barre de vie peut fondre comme neige au soleil en effectuant une charge trop gourmande. Le recovery est court après une blessure et il n’est pas rare de perdre 3 ou 4 points de vie en quelques secondes seulement. Sachant que ceux-ci ne sont pas nombreux…

D’autant plus que la verticalité est exploitée : courir sur les murs octroie à ScourgeBringer un sens de la chorégraphie assumé et non dénué de sens pour la jouabilité. Factuellement, c’est un véritable enchantement que de traverser chaque monde, dont le 5ème qui est aussi sadique que brillant, dépassant de loin ses prédécesseurs. Une montée en puissance juste avant la conclusion, si nous pouvons l’appeler comme telle. Pourquoi? Parce qu’une fois bouclé, le jeu se doit d’être rejoué pour une complétion totale, avec les aléas inhérents au genre. De quoi prolonger le plaisir, sachant qu’il vous faudra un bon moment pour ne voir ne serait-ce que la fin.

Khyra mi-dead

Que le leurre ne vous fasse pas de mal! Si vous pensez finir le jeu en une traite, il vous faudra malheureusement passer à côté de cette perle. Le dogme est limpide: s’acharner dans un niveau et obtenir assez d’orbes pour se renforcer au hub, là où vous reprendrez après chaque coup d’arrêt. Et si nous utilisons bien ce terme, ce n’est pas pour la litote de la défaite. A contrario même! Chaque retour vous permettra, en général et si vous avez ramassé assez de “sang de juge”, de vous renforcer en utilisant un arbre de compétences particulièrement lisible, à l’inverse de certaines phases d’action qui peuvent se montrer confuses à l’occasion.

Vous pourrez donc augmenter vos PV, obtenir un coup supplémentaire, débloquer la furie (aussi meurtrière que pratique!) et bien d’autres choses. Ces améliorations sont donc permanentes et vous donnent le sentiment de progresser, que ce soit grâce à vos exploits de plus en plus fréquents ou par la puissance décuplée de votre personnage! Un digestif qui fait passer la difficulté de ce qui vous semble parfois insurmontable, demandant des heures de souffrance afin d’atteindre les cieux.

Cependant, jamais l’idée d’abandonner ne nous aura traversé l’esprit malgré la périodicité du double-assaut des nuées.

Bringer of war

A ce système somme toute classique s’ajoutent les bonus temporaires, uniquement valables sur votre run. A l’instar des “faveurs” que vous choisirez d’obtenir auprès des autels! Ceux-ci sont une véritable bénédiction et cela vous offrira plusieurs options, comme la possibilité de se générer entièrement ou de baisser les statistiques des vilains. Et encore, nous ne vous évoquons que la face visible de l’iceberg pour éviter de gâcher le plaisir de la découverte. Vous ramasserez aussi quelques items qui vous aideront sur le moment, vous proposant des avantages passifs qui perdurent le temps de votre essai. D’ailleurs, SourgeBringer adaptant sa difficulté, vous aurez le droit à plusieurs offrandes suite à quelques trempes successives!

Pour le reste? La production mise sur des combats qui demandent autant de précision qu’un soupçon de tactique, et ce afin d’utiliser tout ce qui est à votre disposition. En cela, le jeu est très aérien et si vous faites preuve d’un peu de skill, vous resterez un bon moment dans les airs pour éclater vos opposants! A vous de le faire avec finesse et discernement même si, comme vous nous le disions, votre vue sera obstruée à de rares endroits. La vitesse, sans doute… Car vous aurez compris que tout va à 100 à l’heure et cela engendre une réelle jouissance lors des impacts qui font payer ce boss récalcitrant quelques heures plus tôt.

Ces derniers se montrent d’ailleurs très réussis même si les changements des phases sont désormais prévisibles. Une tare largement pardonnable tant il faudra apprendre les patterns pour espérer survivre puis triompher. Avant cela, il vous faudra affronter des demi-gardiens moins puissants et cependant indispensables pour ouvrir la voie royale. Surtout qu’il y a finalement assez peu de clones, ce que nous étions en droit de craindre. Il n’en est rien et c’est un sacré bon point!

Enfin, comment ne pas évoquer cette OST composée par Joonas Turner, un poil paradoxale? Néanmoins, l’atmosphère qui se dégage est en adéquation avec ce monde post-apocalyptique vêtu de pixels à l’instar des riffs de guitare qui font un parfait écho à la violence issue des bastons. Les bruitages ne sont pas non plus en reste, remplissant parfaitement leur fonction.

Un régal qui happe les sens pour procurer du bonheur à outrance.

Tout est dit et rien ne remplacera votre découverte. Un conseil, et non des moindres: si ce n’est pas déjà fait, alors foncez vers ScourgeBringer. Assurément, il faut être conscient de la courbe d’apprentissage nécessaire pour venir à bout de l’épopée et bien plus encore si vous souhaitez la remplir à 100%.

Misant intelligemment sur la génération procédurale des niveaux, le jeu ne se refuse rien pour briller au milieu de toutes les autres étoiles. Ainsi, chaque compartiment de ScourgeBringer semble être pensé pour répondre à son voisin.

Il va sans dire que quelques réfractaires pesteront face à l’exigence perpétuelle demandée par la création, à l’instar d’une histoire dont le lore semble parfois découpé.

Qu’importe finalement car cela n’affecte en rien l’ingéniosité déployée par les développeurs qui nous emportent dans un tourbillon d’émotions parfois bien rageuses à travers un voyage initiatique, dans tous les sens du terme.

Une tourmente orgasmique qui se classe parmi les must-have du genre. Que le vieux briscard qui sommeille en vous se joigne au novice, ou inversement, pour arpenter un dédale aussi occulte que fascinant…

Un énorme merci à Dear Villagers de nous avoir permis de tester le jeu pour en faire une critique.

Merci d’avoir pris le temps de lire notre critique du jeu ScourgeBringer. N’hésitez pas à nous donner vos avis sur ce jeu dans la section commentaire, ci-dessous!

No Bloody Knows
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No Bloody Knows

Sorte de mixture issue des années 80 et 90, le No Bloody Knows, ou le NBK pour les plus pressés, se consomme en duo. Une facette double qui trouve son inspiration dans l'indie ou les productions à moindre budget. Un accent marqué du Nord de la France, une passion pour le Beat'em Up et une envie de découvrir ce que la passion a de plus beau : la créativité! Un plaisir de partager notre expérience car nous tous, nous sommes la Pop Culture.

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