Premières impressions: Mars Attracts
Voici nos premières impressions du jeu Mars Attracts, testé sur PC.

Genre: Simulation, Gestion de parc d’attractions
Développeur: Outlier Games
Date de sortie: Accès anticipé 15 septembre 2025
Disponible uniquement sur PC.
Il y a des projets vidéoludiques qui semblent naître d’un pari autour d’une table: « Et si on faisait un simulateur de parc d’attractions, mais avec les Martiens de Tim Burton? ». C’est exactement ce que propose Mars Attracts, adaptation improbable, mais bien réelle de Mars Attacks! (1996), ce film culte qui oscillait entre hommage aux séries B des années 50 et satire de l’Amérique triomphante. À l’époque, Burton avait transformé une série de cartes à collectionner controversées en un délire visuel: des extraterrestres au cerveau hypertrophié, une langue incompréhensible (« Ack! Ack! Ack! »), des rayons verts qui réduisent les humains en squelette, et un humour noir qui faisait autant rire que grimacer. Près de trente ans plus tard, qui aurait imaginé que la première adaptation vidéoludique officielle de cette licence ne prendrait pas la forme d’un shooter déjanté façon Destroy All Humans, mais d’un jeu de gestion de parc d’attractions ? Et pourtant, le studio irlandais Outlier, déjà responsable de This Means Warp, s’y est collé. Le résultat est à la fois absurde, nostalgique, parfois bancal, mais indéniablement fascinant.

Des humains comme attractions
Le postulat de départ colle parfaitement à l’esprit Mars Attacks!: les Martiens, lassés d’envahir la Terre, décident cette fois de rapatrier directement des humains pour en faire les vedettes d’un gigantesque parc d’attractions intergalactique. On retrouve donc cowboys, Romains et Égyptiens sous un même toit… de parc d’attractions/zoo, tous arraché à leurs époques respectives pour finir enfermés dans des enclos. Ceux-ci servent à la fois de zoo humain et de décor pour les attractions martiennes.
Le ton est immédiatement donné: humour noir, ironie grinçante, second degré omniprésent. Les humains sont malheureux, les Martiens s’amusent, et vous, en bon gestionnaire extra-terrestre, devez maintenir ce fragile équilibre entre souffrance humaine et satisfaction client.
On pense à Jurassic World Evolution dans le concept (remplacer les dinosaures par des humains), mais avec une couche de satire qui transforme chaque interaction en blague morbide. L’ambiance visuelle reprend largement les codes du film: couleurs criardes, architecture improbable, gadgets pseudo-futuristes, et, bien sûr, les Martiens, hilarants dans leur arrogance grotesque. C’est kitsch, volontairement outrancier, et ça marche!


RollerCoaster Tycoon sur Mars
Derrière la blague initiale, Mars Attracts est un vrai jeu de gestion. On y retrouve les bases classiques du genre, comme la construction d’attractions fixes (stands, manèges simples, enclos/attractions/expositions d’humains) et la gestion du personnel (techniciens martiens, agents de sécurité pour empêcher les humains captifs de s’évader, nettoyeurs pour gérer les déchets). Car oui, même un parc interplanétaire reste victime des poubelles mal vidées.
Il y a aussi des systèmes financiers qui vous permettent d’équilibrer les coûts de construction, les salaires et les revenus générés par les billets d’entrée. De plus, comme tout bon jeu de gestion du genre, vous devrez vous occuper d’entretenir vos réseaux, comme l’électricité et l’eau en plus de gérer le flux de visiteurs et la distribution des commodités. Mais le vrai twist vient du traitement réservé aux humains capturés. On doit non seulement les collectionner par époques, mais aussi les installer dans des enclos « réalistes » censés recréer leur environnement (un saloon western miniature, un forum romain, déserts aux pyramides…).


Il est possible de sonder, expérimenter, ou même maltraiter les humains pour débloquer de nouvelles attractions ou amuser davantage les Martiens. Mais attention, trop de cruauté entraîne révoltes et évasions, qui deviennent de véritables crises à gérer en urgence et à grands coûts si vos vigies sont débordées!
Là-dessus, Outlier Games a eu une bonne idée: multiplier les variables de gestion. La santé mentale des captifs, le niveau de satisfaction des Martiens visiteurs, les incidents techniques, les recherches sur les humains… Tout cela crée un rythme intéressant où il ne suffit pas de poser deux attractions et d’encaisser les billets. On jongle constamment avec des équilibres précaires.

Secrets et rejouabilité
Comme tout bon jeu de gestion, Mars Attracts propose ses petits secrets à découvrir au fil des parties. Certains bâtiments cachent des références directes au film (le Mont Rushmore martien, les ballons en forme de cerveau, les armes à rayon vert).
Tout cela assure une bonne rejouabilité, même si l’on sent que la structure reste finalement assez répétitive: capturer, installer, gérer les caprices des Martiens. Les fans de gestion y verront un terrain de jeu riche, mais les joueurs plus casuals risquent de ressentir une certaine monotonie au bout de longues sessions. Rappelons que le contenu se bonifiera éventuellement puisqu’on en est seulement à l’accès anticipé.



Ambiance sonore et technique
C’est peut-être le point le plus faible de l’expérience actuelle. L’ambiance sonore, malgré quelques bruitages savoureux (« Ack! Ack! » repris des Martiens), reste très minimaliste. Les musiques de fond manquent de variété et n’atteignent jamais l’intensité cartoonesque ou ironique qu’on aurait pu attendre. On est loin du travail sonore d’un Two Point Hospital ou de la folie musicale d’un RollerCoaster Tycoon. Ici, le fond sonore finit par se faire oublier… ou agacer.
Sur le plan technique, le jeu est relativement stable, mais souffre déjà de quelques bizarreries. Par exemple, le jeu est doté d’un tutoriel trop dense et peu clair, qui explique mal certaines mécaniques avancées. De plus, le système de sauvegarde est archaïque. Il n’y a pas de remplacement automatique, il faut créer une nouvelle sauvegarde manuellement et lui donner un nom différent. J’ai aussi rencontré quelques petits bogues d’interface, pas dramatiques, mais irritants dans un jeu qui repose sur la microgestion.

Nostalgie et humour noir: un mélange réussi
Malgré ses quelques défauts, Mars Attracts séduit par sa personnalité unique. Il réussit à combiner la nostalgie des grands jeux de gestion, comme RollerCoaster Tycoon et Theme Park avec l’humour absurde et gore de Mars Attacks!. On rit devant des situations absurdes (un Martien qui fait la queue pour voir un gladiateur pleurer dans son enclos), on grimace devant certaines expérimentations, et on retrouve ce ton satirique qui a fait le succès du film. Cependant, c’est un jeu qui ne plaira pas à tout le monde. Il est trop cynique pour les amateurs de gestion « sérieuse », trop répétitif pour les joueurs occasionnels, mais parfaitement calibré pour ceux qui aiment l’humour noir et les mécaniques de micro-management complexes. Mars Attracts n’est pas un chef-d’œuvre technique ni un incontournable du genre, mais c’est une surprise rafraîchissante. Il ose un mélange improbable entre gestion classique et humour macabre, et réussit à créer une expérience qui, malgré ses répétitions et ses défauts sonores et ergonomiques, reste marquante. En l’état, le jeu mérite déjà l’attention, surtout pour les fans de gestion et de la licence Burton. Il faudra voir si le contenu final corrige ses maladresses et apporte plus de variété.
Points positifs:
- Nostalgie des grands jeux de gestion
- Humour noir fidèle à l’univers Mars Attacks!
- Variables nombreuses et systèmes variés
- Atmosphère visuelle kitsch et réussie
Points négatifs:
- Tutoriel confus
- Bande sonore fade
- Système de sauvegarde maladroit
- Répétitivité sur le long terme
Merci d’avoir pris le temps de lire notre critique du jeu Mars Attracts. N’hésitez pas à nous donner vos avis sur ce jeu dans la section commentaire, ci-dessous!
Un énorme merci à Outlier Studios de nous avoir permis de tester le jeu pour en faire une critique.
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