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Critique: Hunter’s Moon: A Sovereign Syndicate Adventure

Voici notre critique du jeu Hunter’s Moon: A Sovereign Syndicate Adventure, testé sur PC.

Genre: Deck building, Roguelite
Développeur: Crimson Herring Studios
Date de sortie:24 novembre 2025

Disponible uniquement sur PC.

Crimson Herring Studios retourne dans le Londres victorien de Sovereign Syndicate, mais troque les dialogues très denses pour des combats de cartes plus nerveux et une haute rejouabilité. Hunter’s Moon: A Sovereign Syndicate Adventure se présente comme un prologue Roguelite, un système « die-and-retry » avec une progression facilitant les parties subséquentes. Le jeu est centré sur des agents spécialisés, un dirigeable qui sert de QG et, surtout, un système de tarot qui fait office de moteur à risques et à récompenses. C’est un univers dans lequel j’ai été complètement absorbé ces derniers jours, alors laissez-moi vous dire ce que j’en ai pensé!

Du CRPG narratif au Roguelite de cartes

Hunter’s Moon se déroule plusieurs années avant les événements de Sovereign Syndicate, le CRPG narratif qui utilisait déjà le tarot pour remplacer les jets de dés classiques. Ici, on reste dans le même univers steampunk victorien, mais on passe d’une exploration isométrique lente à des affrontements au tour par tour très dynamique et pensés pour des parties rapides.

La narration se fait en cinématique textuelle et en événements à choix multiples. Certains choix vous permettront de découvrir des indices supplémentaires pour vos missions, ce que j’ai bien aimé. Le texte est relativement léger et le tout fonctionne assez bien, mais le rythme dynamique s’impose rapidement et j’avoue avoir commencé à sauter les dialogues assez rapidement. Je ne l’ai pas fait parce qu’ils sont intéressants, au contraire, mais parce que j’avais envie de poursuivre les combats plus rapidement. Le gameplay est si agréable qu’il est difficile de s’arrêter, même pour s’imprégner de l’histoire.

Les 18 premières minutes!

Une lune malade au-dessus de Londres

On demeure à Londres, sous un ciel rouge malade: une étrange épidémie déforme la flore locale, donnant naissance à des abominations quasi « Lovecraftiennes », et les humains ne sont pas épargnés. Votre rôle: mener l’enquête, comprendre l’origine de ce fléau et, si possible, trouver un remède avant que la ville ne sombre définitivement.

Structurellement, la campagne est divisée en quatre chapitres. Chacun vous envoie fouiller des environnements distincts avec des événements narratifs qui servent à la fois de sources de choix (récompenses, malus, modificateurs de parties) et de petites touches de lore.

Le QG, là où toutes les expéditions se préparent!
La narration se fait sous forme de texte, mais entièrement doublée.

Le jeu semble aussi bien ancré dans l’univers de Sovereign Syndicate: clins d’œil, personnages récurrents et autres références sont au rendez-vous. L’idée est claire, si vous avez aimé l’univers du CRPG, Hunter’s Moon veut jouer le rôle de prologue qui densifie le monde plutôt que de simple spin-off mécanique.

Chaque chapitre se termine par des combats de boss où comprendre les patterns, les traits et les capacités adverses est aussi nécessaire qu’intéressant. Pour ma part, j’ai trouvé le jeu plutôt facile, on est loin du côté punitif d’un Darkest Dungeon. Impossible de ne pas faire la comparaison vu le look, l’ambiance et la jouabilité, mais j’ai trouvé les parties passionnantes et j’ai vite pris la main. Je me suis rendu compte, après seulement deux sessions de jeu, que j’avais passé plus de 8h sur le titre! C’est le signe d’un jeu réussi et c’est une belle découverte, même s’il est un peu trop facile par moment.

Les différentes cartes déclenchent le prochain événement, la progression est contrôlée par le joueur de cette façon.

Roguelite classique, tarot en plus

Sur le papier, la structure Roguelite est très codifiée. Vous ferez des parties successives dans des zones semi-aléatoires avec des combats au tour par tour basés sur un paquet de cartes. Des événements et des choix narratifs modifient votre build et il y a une métaprogression entre les parties via un QG améliorable, des cartes et des reliques déverrouillées.

Quelques points clés restent au cœur de la mécanique et amènent une identité au titre. On alterne entre les attaques, les compétences, et les buffs/débuffs, le tout piloté par les cartes. L’objectif est de manipuler vos ressources (main, pioche, défausse, cartes épuisées) autant que votre barre de vie. Ce qui fait sa particularité est que Hunter’s Moon est un jeu en solitaire. En effet, vous n’incarnerez pas une équipe. Nos héros partent seuls ou accompagnés d’un compagnon non jouable. J’ai aussi été charmée par le système d’intuition qui nous permet de deviner les prochains mouvements de nos adversaires et de nos alliés. C’est une mécanique riche et qui apporte beaucoup de stratégie. Même si notre compagnon agit seul, il faut planifier ses cartes en fonction de ce qui se déroulera. C’est très intéressant, mais une fois la lecture de l’intuition maîtrisée, on tombe en mode très facile.

Au combat!
Un brin de préparation avant le départ.

Au niveau de la progression, qu’il s’agisse d’une réussite ou d’un échec, chaque partie laisse des miettes d’expérience pour les agents ainsi que des pièces pour réparer le QG et obtenir des bonus permanents. Là, on ne réinvente pas la roue, mais ça fonctionne.

Un des éléments qui le lie étroitement à Sovereign Syndicat est les événements narratifs. Tirages de tarot, rencontres, choix moraux ou opportunistes… on reste dans un univers où la narration à un certain poids, même si la boucle principale est centrée sur les combats rapides et le placement stratégique des cartes d’événements. Cependant, il reste un vrai enjeu: dans un marché saturé de Roguelike Deckbuilders, Hunter’s Moon devra prouver que son « tarot steampunk narratif » est plus qu’un simple vernis esthétique.

Quatre agents, quatre philosophies

La base est simple: il y a quatre classes jouables, chacune ayant son propre jeu de cartes et sa courbe de progression. Nous avons une chasseuse accompagnée d’un chien de garde, un professeur dans une combinaison robotique, un minotaure enragé et une chercheuse spécialisée en défense. Chaque agent dispose de cartes uniques et de chemins d’amélioration propres. On construit son paquet en sélectionnant des cartes au fil des rencontres, puis en les améliorant pour faire grimper leur puissance ou en modifier les effets. L’expérience permet d’obtenir des points de compétence pour rendre nos héros plus forts, ce qui facilite aussi la progression.

Enfin viennent les cartes de tarot enchantées: ces modificateurs globaux influencent toute une partie. Elles apportent des combinaisons d’effets, des malus acceptés en échange de bonus juteux et des synergies avec les reliques. Si c’est bien exécuté, on peut obtenir un métajeu de “gestion de destin” vraiment intéressant, plutôt qu’un simple bonus passif de plus dans un coin de l’interface.

Nandi et son arsenal de compétences.
Les personnages sont uniques…
… mais pas très nombreux.

Entre deux descentes dans les rues de Londres ou les forêts voisines, on remonte à bord d’un dirigeable QG et c’est là que la métaprogression se concrétise. On peut dépenser les matériaux récupérés pour obtenir des améliorations permanentes et renforcer les agents (statistiques de base, cartes supplémentaires, nouveaux traits) grâce aux points d’expérience.

Darkest Dungeon victorien

Visuellement, Hunter’s Moon s’inscrit dans la lignée de son aîné, mais pousse le curseur “horrifique” un peu plus loin. Les visuels mettent de l’avant un 2D illustré très travaillé, qui rappelle évidemment Darkest Dungeon dans le traitement des ombres, des contours et des visages marqués. On y découvre une version steampunk de Londres, envahie par la fumée, les machines et des silhouettes menaçantes en arrière-plan. Les créatures, mutées par la peste, adoptent un aspect grotesque et monstrueux, s’éloignant du stéréotype du monstre. Hunter’s Moon arbore un look visuel qui colle parfaitement à l’ambiance victorienne steampunk de l’univers et renforce le côté horreur.

Les nombreux effets sont résumés en tout temps, ce qui donne une bonne visibilité.

Conclusion

Au final, Hunter’s Moon : A Sovereign Syndicate Adventure réussit son pari principal: transformer l’univers victorien steampunk de Sovereign Syndicate en Roguelite Deckbuilder nerveux, porté par une direction artistique sombre très efficace et quatre classes aussi distinctes que plaisantes à jouer. On enchaîne les combats avec l’envie sincère de “juste une run de plus”. Le rythme des affrontements et la montée en puissance des decks donnent envie de relancer une partie, d’aller “un peu plus loin” et de pousser la machine pour déverrouiller encore quelques trucs de plus. L’histoire est bien présente et pose un cadre et un ton, mais ne prend jamais le dessus sur l’action: elle laisse la place au dynamisme des combats et au plaisir pur du Deckbuilding. De plus, malgré le manque de variété, des animations un peu répétitives et un bestiaire qui tourne vite en rond. Le choix de personnages est réduit, avec seulement quatre héros, mais ils offrent tous des mécaniques très différentes, lisibles et accessibles, sans perdre en profondeur. Aucune classe ne donne l’impression d’être “la classe tutoriel”: elles sont toutes plaisantes à maîtriser. Hunter’s moon reste un titre solide. Cependant, se limiter à quatre héros, même s’ils sont bien conçus, peut frustrer un peu. Le système semblait taillé pour accueillir plus de profils, surtout en allant piocher dans les personnages déjà établis de la franchise. Ça aurait ajouté de la variété et un vrai plaisir de déblocage à long terme. Il manque aussi une couche mécanique ou structurelle (événements, choix tactiques supplémentaires, modificateurs plus audacieux) pour que chaque run se distingue vraiment et donne la sensation de “jouer” le destin, pas seulement d’optimiser un paquet de cartes. Malgré tout, c’est un jeu accrocheur et plus qu’idéal pour ceux qui aiment le Deckbuilding et le genre dynamique des Roguelite. Une chose est certaine, vous ne verrez pas le temps passer! Je donne à Hunter’s Moon : A Sovereign Syndicate Adventure la note de 8.5 sur 10.

Points positifs:

  • Des combats nerveux et addictifs
  • Un bon rapport qualité-prix
  • Une narration bien dosée
  • Une direction artistique sombre et réussie
  • Quatre classes vraiment distinctes…

Points négatifs:

  • … mais le choix de personnages est trop restreint
  • une boucle Roguelite pas assez interactive
  • Un bestiaire peu varié
  • Des animations un peu trop limitées

Merci d’avoir pris le temps de lire notre critique du jeu Hunter’s Moon: A Sovereign Syndicate Adventure. N’hésitez pas à nous donner vos avis sur ce jeu dans la section commentaire, ci-dessous!

Un énorme merci à Zugalu Entertainment de nous avoir permis de tester le jeu pour en faire une critique.

Scoundrel
 
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Scoundrel

Michel-Pierre Fortin est un passionné de mondes ouverts, de jeux narratifs, de RPG et de jeux de gestion/construction. Intervenant en santé mentale de formation, il cherche dans les jeux ce qu’il cherche aussi chez les gens: des personnages cohérents, complexes et profondément humains. Il aime se perdre dans les récits, fouiller les systèmes, comprendre les mécaniques… et surtout, voir les personnages évoluer. Pour lui, un bon jeu, c’est une expérience qui résonne longtemps après l’écran noir.

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