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Critique: Bygone Dreams

Voici notre test du jeu Bygone Dreams, testé sur PC.

Genre: Action, Aventure, RPG
Développeur: Prime Time
Date de sortie: 20 juin 2025

Disponible uniquement sur PC.

Il y a une dizaine de jours, nous avons publié notre critique du prologue de Bygone Dreams que nous vous invitons à lire si ce n’est pas déjà fait. Un prologue gratuit qui mettait bien la table pour le jeu complet et qui est une idée plus originale qu’une simple version démo. Toutefois nous avions été impressionnés par son atmosphère, mais moins par sa jouabilité. Après avoir testé la version complète de Bygone Dreams, le constat est clair: le jeu n’a que peu évolué depuis Prophecy. Les points forts sont toujours là, ambiance unique, musique envoûtante, personnalité du jeu intéressante, mais les mêmes failles techniques persistent, voire s’accentuent avec la montée en charge du jeu complet. Laissez-moi vous en parler plus en détail.

Lume

Vous incarnez Wa, un esprit rappelé à l’existence par une déesse mystérieuse… qui disparaît aussitôt après lui avoir confié une mission aussi cruciale qu’incompréhensible. Privé de souvenirs précis, désorienté, Wa devra s’appuyer sur les fragments d’un monde en ruine et les récits de ceux qu’il croisera sur sa route pour reconstruire le sens de sa quête. Guidé par un esprit guerrier ancestral qui résonne à travers son bras de bois vivant, il s’aventure à travers des terres énigmatiques, un territoire suspendu entre rêve, mémoire et prophétie. Ce voyage initiatique, teinté de révélations et d’épreuves, le mènera peut-être jusqu’à la vérité… ou à sa propre fin.

Le monde de Lume, où se déroule l’aventure, se révèle toujours aussi onirique et déroutant, avec ses décors colorés, ses lois physiques distordues et sa logique de rêve éveillé. Le contrôle approximatif et quelques phases de plates-formes sans possibilité physique pour Wa de sauter ont été des phases de soupir où j’ai dû m’accrocher. L’inspiration des mythes slaves donne une réelle saveur culturelle à l’univers. La direction artistique conserve son impact: le jeu a remporté un prix de « Visual Excellence », et cela se ressent dans les environnements kaléidoscopiques et les créatures étranges qui les peuplent, malgré l’impression de vide de certaines zones.

C’est une idée sadique de mettre une phase de plates-formes avec un point de sauvegarde éloigné et un personnage qui ne sait pas sauter.

Côté narration, la structure fragmentaire s’enrichit à travers plus de deux heures de cinématiques doublées, qui apportent une certaine épaisseur cinématographique. Même si certaines performances vocales manquent de justesse, l’effort global est à saluer pour un jeu indépendant. Cela dit, le rythme souffre encore d’un manque de clarté, et certains joueurs pourraient rester à distance d’un récit trop volontairement opaque.

Wa et son bras guerrier en pleine discussion.
Un mentor ou un ennemi?

La jouabilité

Au niveau des mécaniques de jeu, Bygone Dreams: Prophecy se présente comme un jeu de rôle et d’action assez classique, avec une base solide et quelques idées intéressantes. Dans ce prologue, Wa peut manier trois armes distinctes: un bâton magique utile pour le contrôle de groupe, deux épées élémentaires (feu et glace) redoutables en mêlée, et un arc pour les affrontements à distance. Chaque style de combat apporte ses propres sensations, avec une fluidité correcte et une rétroaction généralement satisfaisante.

Le système repose sur trois jauges principales: la jauge de vie, la jauge d’endurance et la jauge de mana, qui dictent le rythme des combats. Wa peut esquiver ou parer les attaques ennemies, cette dernière option étant particulièrement gratifiante… quand elle fonctionne. La synchronisation reste délicate à maîtriser, d’autant plus que la caméra libre, bien que réactive, se désactive momentanément lorsqu’on sprinte, un détail qui peut brouiller la lisibilité des affrontements.

J’ai certainement nommé tout ce qui se trouve dans une église avec ce charmant robot…

Le système de combat reste l’un des piliers du jeu, avec ses boss uniques, des arènes stylisées et des mécaniques inspirées des Soulslike : gestion de l’endurance, esquive précise, parades quasi impossibles. L’analyse des ennemis via le bras de Wa permet toujours d’approcher les affrontements avec stratégie, ce qui s’avérera nécessaire pour pallier aux défauts techniques à plusieurs reprises. Les boss sont de vrai challenge et peuvent en décourager plus d’un sous ces airs innocents, le jeu reste implacable.

Mais ces bonnes idées sont freinées par des lacunes persistantes: certaines hitboxes sont toujours imprécises, la caméra continue de poser problème en combat (notamment lorsqu’elle se désactive pendant les sprints), et des bogues mineurs récurrents peuvent altérer l’expérience (interface figée, interactions erratiques avec le décor, etc.) j’ai pu expérimenter à quelques reprises des glissements de décor qui m’ont projetée sous la map. Même si l’ensemble est jouable et généralement stable, ces défauts nuisent sérieusement au plaisir, et ce, assez tôt dans l’aventure.

Un petit bogue de structure pour commencer
Cette zone ne m’aime visiblement pas.

Et quoi d’autre?

Les énigmes, bien qu’un peu plus présentes, restent simples et rarement marquantes. Le jeu propose aussi un éventail large de systèmes : alchimie, amélioration d’armes, exploration libre… Mais tous ces éléments ne s’imbriquent pas toujours de façon fluide, donnant parfois l’impression que certains systèmes ont été ajoutés sans réel équilibre, au détriment du rythme global. Le tout ajoutant une lourdeur dommageable pour l’expérience déjà alourdie par ses autres lacunes.

Enfin, le plaisir de la découverte, si fort dans les premières heures, laisse peu à peu place à la frustration. Ses imperfections techniques rendent l’expérience plus pénible qu’elle ne devrait l’être et les boss ne semblent pas correctement balancés. Il y a une vraie magie dans cet univers, mais elle demande beaucoup d’indulgence pour briller.

Il y a malgré tout une variété de zones intéressantes, chacune ayant son identité propre.
Un système d’alchimie et de création bien étendu est présent avec ses ressources à collecter à travers le monde.
Un puzzle rapide et divertissant qui amène de la variété.

Mon verdict

Un voyage marquant pour les plus patients, mais semé d’embûches pour le grand public. Bygone Dreams est à la fois une œuvre d’art imparfaite et une aventure à part. Ceux qui sauront fermer les yeux sur ses défauts techniques y trouveront un monde fascinant… les autres risquent de vite délaisser ce diamant brut pour quelque chose de plus accessible. Bygone Dreams est un titre ambitieux et sincère, au charme étrange, mais qui peine à transformer ses idées en chef-d’œuvre. L’univers est riche, la musique remarquable, les combats de boss mémorables (bien que frustrants), mais les failles techniques, le manque de finition et le rythme inégal viennent entacher le tableau. Il y a du potentiel, indéniablement. Mais pour que le rêve devienne pleinement réalité, il aurait fallu plus de clarté, plus de polissage, et une meilleure intégration de ses nombreuses mécaniques. Le jeu profite des mêmes points forts que son prologue, mais aussi des mêmes points faibles. En fait, les points faibles ne sont que plus évidents dans une aventure plus volumineuse. Bygone Dreams n’est pas un mauvais jeu, il abrite un monde fantastique, mais il souffre de trop de problèmes techniques. Je lui donne la note de 6 sur 10.

Points positifs:

  • Une ambiance onirique et immersive, entre rêve et souvenir
  • Une direction artistique maîtrisée, au style volontairement épuré
  • Une narration fragmentaire qui stimule la curiosité et l’interprétation
  • La présence d’un système d’analyse des ennemis via le bras guerrier, qui encourage la stratégie
  • Des énigmes simples, mais efficaces, qui diversifient le rythme

Points négatifs:

  • Des hitboxes approximatives pour les ennemis et les objets à ramasser
  • La caméra libre qui se désactive en sprint et qui nuit parfois à la lisibilité de l’action
  • Des parades difficiles à exécuter à cause d’un timing nébuleux
  • Quelques éléments techniques manquent de finition, notamment dans les combats rapprochés
J’y suis retourné quand même plusieurs heures, et y retournerai certainement dans l’avenir voir les améliorations.

Merci d’avoir pris le temps de lire notre critique du jeu Bygone Dreams. N’hésitez pas à nous donner vos avis sur ce jeu dans la section commentaire, ci-dessous!

Scoundrel
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Scoundrel

Michel-Pierre Fortin est un passionné de mondes ouverts, de jeux narratifs, de RPG et de jeux de gestion/construction. Intervenant en santé mentale de formation, il cherche dans les jeux ce qu’il cherche aussi chez les gens: des personnages cohérents, complexes et profondément humains. Il aime se perdre dans les récits, fouiller les systèmes, comprendre les mécaniques… et surtout, voir les personnages évoluer. Pour lui, un bon jeu, c’est une expérience qui résonne longtemps après l’écran noir.

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