Critique: Tomb Raider IV-VI Remastered
Voici notre critique du jeu Tomb Raider IV-VI Remastered, testé sur PlayStation 5.

Genre: Action, Aventure
Développeur: Aspyr
Date de sortie: 14 février 2025
Disponible sur PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, Nintendo Switch et PC.
En février 2024, Aspyr nous a livré les versions remastérisées des trois premiers jeux de la série Tomb Raider et cette collection fut plutôt bien reçue par les critiques. Un an plus tard, Aspyr nous livre maintenant le deuxième chapitre en nous proposant une deuxième collection qui contient les trois titres suivants de la saga. Cette nouvelle collection ne contient pas nécessairement les titres les plus mémorables de la série, mais elle nous permet de revivre ces aventures avec quelques améliorations, comme les graphismes et la maniabilité. Cependant, cela suffira-t-il à redonner de l’intérêt à ces épisodes qui n’avaient pas convaincu tout le monde à l’époque? C’est ce que nous allons voir!
L’aventure avec Werner Von Croy
Après trois aventures exaltantes, on retrouve Lara adolescente dans l’épisode « La Révélation Finale ». C’est un moyen d’en apprendre davantage sur elle, et j’ai bien aimé ce choix. Même si l’histoire est sympathique à suivre, on sent bien que Core Design voulait en finir avec cette saga et proposer une conclusion aux aventures de Miss Croft. L’équipe de conception avait initialement décidé de donner à Lara une fin tragique digne d’une grande archéologue et d’une grande aventurière. Cependant, l’éditeur Eidos n’était pas d’accord et a exigé une suite à ce jeu.


Pour le cinquième opus, puisque Lara Croft est officiellement morte, il est difficile pour Core Design de savoir quoi raconter. Le jeu s’inspire beaucoup de l’épisode « Il s’en est fallu de peu » de la série animée Batman de 1992. Au manoir Croft, les invités à l’enterrement racontent chacun leur tour les aventures passées de Lara. Cela donne une suite d’histoires courtes qui ne sont pas nécessairement liées entre elles et qui varient en qualité. Un scénario moins intéressant que « La Révélation Finale » à mon humble avis!



J’en arrive à l’épisode PS2, « L’Ange des Ténèbres », le dernier épisode développé par Core Design. Lara, qui semble être revenue à la vie, se rend à Paris pour une affaire énigmatique avec Werner Von Croy. Cependant, les choses tournent mal: on retrouve Von Croy mort chez lui, et Lara est considérée comme la principale suspecte. L’ensemble du jeu se concentrera sur cette enquête, ce qui est étonnamment éloigné de son métier d’archéologue.

Du pillage de tombes à l’enquête à Paris
L’épisode « La Révélation finale » est celui qui s’apparente le plus à la trilogie originale en termes de structure. On y trouve une grande aventure avec de l’exploration et de l’action, c’est une suite tout à fait classique. Bien que Aspyr ait fait des efforts, je n’ai pas trouvé la maniabilité moderne de leur jeu optimale. Dès le début de la partie, on retrouve la maniabilité d’origine par défaut, ce qui donne l’impression que le studio ne se sent pas à l’aise avec ces modifications. Ce que je reproche aux contrôles originaux, c’est une certaine imprécision dans le déplacement. En ce qui a trait aux sauts, il y a toujours ce petit délai entre le moment où l’on appuie sur le bouton et le moment où Lara saute, ce qui est très désagréable. Il est à noter que, si l’option de maniabilité moderne est choisie, toutes les touches sont réaffectées de manière différente. Ce qui est encore plus étonnant, c’est que la touche pour effectuer un demi-tour est toujours présente, alors qu’elle devient obsolète avec cette maniabilité!


« Sur les traces de Lara Croft » est le cinquième épisode. Il est beaucoup plus facile et moins mémorable que les précédents. Dans ce nouvel opus, Miss Croft doit accomplir des missions pour divers clients. Les phases d’exploration sont terminées ; il n’y a plus que de l’action et de l’infiltration, comme dans un jeu de la même époque, Syphon Filter! La mécanique du jeu ne s’améliore pas beaucoup ; il me semble seulement qu’on rencontre plus de boss, car Core Design n’avait rien d’autre à offrir avant « L’Ange des Ténèbres » sur PS2!


Sur la PlayStation 2, Core Design a cherché à impressionner sans altérer la maniabilité. Il est désormais possible de se déplacer furtivement en se collant au mur et d’avoir une jauge d’endurance. Lara ne pourra plus se balancer sans craindre de tomber au bout de quelques secondes. Ce qui est assez désagréable est que Lara retrouvera ses forces uniquement en faisant une action précise, comme tirer une caisse ou pousser un placard. C’est complètement stupide et incohérent, tout comme l’argent. C’est la première fois qu’un Tomb Raider inclut la nécessité d’avoir de la monnaie et de dialoguer avec un système de choix avec quelques personnages non jouables. Une fois encore, Core Design prend exemple sur un autre jeu vidéo, pas Syphon Filter, mais Shenmue, voire Nomad Soul !
Rétro ou moderne, ça dépend de l’écran
Voilà un élément sur lequel Aspyr a majoritairement bien travaillé, le rendu visuel! De ce côté-là, c’est plutôt bien fait. Les textures sont beaucoup plus fines, mais ce n’est pas parfait. Les bogues graphiques n’ont pas tous été corrigés. À certains moments, le jeu rame et saccade! Heureusement, il est possible de désactiver ces vilains ralentissements dans les options graphiques. En résumé, si vous ne touchez pas aux paramètres au début de la partie, vous bénéficiez des nouvelles images, mais avec l’ancienne maniabilité et les saccades de l’époque… Pourquoi? Pourquoi n’avoir pas laissé toutes les modifications d’Aspyr actives au début du jeu?



La suite, « Sur les traces de Lara Croft », est également très bien transposée par Aspyr. Les textures et les effets de lumière sont réussis, malgré quelques anomalies visuelles qui n’étaient pas présentes dans le jeu original. D’un côté, les graphismes sont bien faits, mais tout est resté dans son jus, ce qui est vraiment dommage et qui gâche l’expérience de jeu! L’épisode de la PS2 est celui où la différence graphique est la moins perceptible, bien sûr, puisqu’il vient d’une console 128 bits, et que l’écart avec les graphismes du remaster est donc moins visible! Les textures, comme les murs, sont les endroits où la différence est la plus visible. Malheureusement, Aspyr a répété la même erreur que dans les jeux précédents en ne corrigeant pas les autres bogues plus importants!



Vous avez entendu?
La saga Tomb Raider a bénéficié d’un doublage en français assez bon, voire excellent. Et le studio Aspyr a eu la bonne idée de conserver la VF. Par contre, je ne sais pas si certains effets sonores ou musiques ont été modifiés par rapport aux versions originales. Mais pour « La Révélation Finale », tout est bon. Les vétérans et les débutants sur cet épisode ne seront pas déçus par le remaster. Aspyr nous a remis la voix de Françoise Cadol pour Lara, et ça fonctionne toujours aussi bien!


Le cinquième volet, développé par une équipe restreinte, a été qualifié de « vilain petit canard » de la série. Il a été conçu pour être le dernier opus sur PlayStation 1, Dreamcast et PC, avant que les développeurs ne se tournent vers « L’Ange des Ténèbres ». À part une scène où le son est désynchronisé, je n’ai rien remarqué de particulier. Je pense honnêtement qu’Aspyr aurait pu régler ce problème plutôt simple. Ils auraient pu le faire sous-traiter à un monteur vidéo, une tâche facile qui aurait aidé à redorer l’image de ce jeu mal aimé. Aspyr a encore manqué une occasion en or.


Le sixième jeu, de son côté, présente de légers problèmes de son. Au début de la partie, la phase d’apprentissage manque de contexte et de dialogue, en particulier pour un jeu qui se veut plus axé sur l’enquête. Mis à part le texte qui pallie le problème, on n’a pas plus de détail que ça. De temps en temps, Lara nous dit qu’elle est incapable de sauter de haut ou qu’elle retrouve subitement ses forces. Ce système de vivacité mis en place par Core Design n’était vraiment pas nécessaire, car il est frustrant pour le joueur et donne l’impression que Lara se moque de nous. En plus, pour le mix audio, on a parfois le son des dialogues qui est moins fort que la musique, comme dans les jeux précédents, et une petite nouveauté dans « L’Ange des Ténèbres »: certaines voix saturent et d’autres semblent avoir été enregistrées différemment, dans des conditions différentes. Pour le coup, le studio Aspyr n’y est pour rien, et ce n’est pas l’élément qui m’a le plus dérangé dans ce titre!



Des débuts à la fin de Lara Croft
Incarner Lara Croft à son adolescence est plutôt original. Avec les trois jeux inclus dans ce remaster, on a les grandes lignes des aventures de Miss Croft. « La Révélation finale » est sans aucun doute le jeu qui est dans la continuité de la première trilogie. On y retrouve de l’exploration, de l’action, des énigmes: tout ce qui a fait le succès de Tomb Raider. Votre capacité à comprendre le fonctionnement de certains casse-têtes et à maîtriser le déplacement de Lara déterminera votre progression.
Le découpage de « Sur les traces de Lara Croft » en plusieurs petites histoires rend difficile pour le joueur de percevoir une quelconque progression. Bien qu’il y ait divers endroits à visiter, ils ne sont pas aussi développés que dans les autres opus. Les missions sont courtes, un peu plus simples et répétitives. Je ne pense pas que ce soit l’épisode sur lequel vous allez passer le plus de temps!


Le dernier jeu de la collection est celui qui s’éloigne le plus de la recette originale. Et malgré ça, évoluer librement dans quelques rues de Paris est plutôt amusant. Il faudra sûrement un peu plus de temps pour venir à bout de « L’Ange des Ténèbres » que pour son prédécesseur, enfin, si vous n’êtes pas rebuté par toutes les petites nouveautés apportées par Core Design.


Mon avis
Au début de la partie, j’étais très enthousiaste à l’idée de reprendre le contrôle de Lara Croft. Un nom qui évoque généralement l’aventure, l’action et les retournements de situation. Mais après avoir passé plusieurs heures sur les trois jeux, je dois admettre qu’Aspyr n’a fait le boulot qu’à moitié. Pourquoi se concentrer en premier lieu sur les aspects visuels, alors qu’il y avait tant d’autres points à améliorer en amont? Il aurait été possible de rectifier certaines lacunes qui avaient été ignorées à l’époque par Core Design, sans nécessairement procéder à des rééditions complètes. Des manques de textures, des problèmes de collision, des murs et des planchers invisibles, des éléments graphiques qui flottent dans l’air et qui sont attachés à certains personnages dans « L’Ange des Ténèbres »! C’est comme si Aspyr était un garage automobile qui préfère vendre une voiture avec une peinture neuve sur une tôle complètement rouillée plutôt que de tout poncer pour peindre ensuite sur une base saine. Dommage qu’on n’ait pas commencé par travailler sur les points qui en avaient le plus besoin, notamment les graphismes, plutôt que de se lancer directement sur la version remastérisée. Quitte à redécouvrir ces titres, je vous conseille de vous procurer les versions Dreamcast et PS2. Ces jeux ont certes des défauts, mais des défauts qui correspondent à leur époque. Or, avoir les mêmes défauts plus de 20 ans plus tard sur des versions remastérisées, c’est inacceptable! C’est donc avec beaucoup de regret que je donne à Tomb Raider IV-VI Remastered la note de 5 sur 10.
Points positifs:
- Les graphismes remis au goût du jour
- La version française présente dans les trois jeux
Points négatifs:
- Des bogues graphiques non corrigés
- Des contrôles modernes moins bons que les originaux
- Des bogues de collision non corrigés
- Trois titres qui ne méritaient pas nécessairement d’être remastérisés.
Un énorme merci à Aspyr de nous avoir permis de tester le jeu pour en faire une critique.
Merci d’avoir pris le temps de lire notre critique du jeu Tomb Raider IV-VI Remastered. N’hésitez pas à nous donner vos avis sur ce jeu dans la section commentaire, ci-dessous!
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