Critique: Donkey Kong Bananza
Voici notre critique du jeu Donkey Kong Bananza, testé sur Nintendo Switch 2.

Genre: Aventure, Plates-formes
Développeur: Nintendo EPD
Date de sortie: 17 juillet 2025
Disponible exclusivement sur Nintendo Switch 2.
Vous l’attendiez, vous l’avez enfin! Pour le plus grand plaisir des joueurs, Donkey Kong a eu droit à sa nouvelle aventure en 3D. Si vous ne le saviez pas déjà, l’équipe responsable du retour de notre primate favori est celle qui nous a livré Super Mario Odyssey. Ce dernier occupe le 13e rang parmi les meilleurs jeux de tous les temps, selon Metacritic avec une moyenne de 97 sur 100. L’équipe de Nintendo Entertainment Planning & Development Division, aussi connu sous le nom de Nintendo EPD, n’en est pas à son premier projet d’envergure. Toutefois, il s’agit de leur premier jeu Donkey Kong. C’est donc sans grande surprise que cette aventure se révèle être totalement unique en son genre. Alors, plus de 25 longues années se sont écoulées depuis Donkey Kong 64, mais est-ce que l’attente en a valu le coup?
Quelqu’un a parlé de bananes?
Dans Donkey Kong Bananza, vous serez aux trousses d’un vilain nommé Void Kong, le PDG de la Void Company. Sa compagnie menace la sécurité des habitants et envenime tout ce qu’elle touche. À l’aide de ses sbires, Grumpy Kong et Poppy Kong, il pourrira la vie de DK et vous devrez tout faire pour l’arrêter. Vous commencerez votre aventure sur l’île du lingot sur laquelle DK travaille comme mineur. Rapidement, DK subira les conséquences du passage dévastateur de la Void Company qui tente de s’approprier la veine de Bananium et il disparaitra sous terre. En tentant de s’échapper, DK fera une étrange découverte. Il trouvera une pierre mauve très particulière et tentera de mettre la main dessus.



Donkey Kong Bananza n’est pas un titre avec une intrigue très complexe. Vous l’avez surement déjà deviné, c’est une histoire qui parle de bananes. Plus précisément, elle parle de bananes et de roches. Et la plus importante de ces roches est sans aucun doute le petit rocher mauve que vous découvrirez assez tôt dans votre aventure. Après une adorable séquence animée dans laquelle DK tente de mettre la main sur le rocher, il finira par gagner sa confiance et la petite pierre mauve prendra place sur son épaule gauche. Ce n’est plus un secret pour personne, cette roche est en fait la petite Pauline qui est emprisonnée par une force maléfique. Vous aurez tôt fait de la libérer de son enveloppe maudite et vous deviendrez des compagnons inséparables. En fait, vous serez si inséparable que Pauline ne quittera jamais votre épaule. De là-haut, elle exploitera sa voix à diverses fins pendant que DK chassera les bananes. Au cours de votre périple, vous rencontrerez plusieurs formes de vies minérales et animales et interagirez avec elles. DK ne pense qu’aux bananes et Pauline devra tenter de vaincre son anxiété et trouver le courage de chanter devant des foules et de vaincre les forces du mal qui menacent son univers.
Bien que l’intrigue ne soit pas très complexe, il y a quelques rebondissements qui valent la peine de compléter toutes les missions principales et de voir les crédits défier. J’ai trouvé hilarant le fait que DK peut se contenter de répondre « banane » à tout ce que les PNJ lui demandent, et j’ai bien aimé la relation entre lui et Pauline. Ce n’est pas The Last of US, mais c’est un scénario léger qui vous fera sourire. Donkey Kong est expressif comme jamais et, bien qu’il soit du genre silencieux, son visage en dira long pendant la vingtaine d’heures que vous prendra l’aventure principale.


Breath of the Donkey Kong Odyssey
Comme je l’ai mentionné en introduction, l’équipe derrière ce titre est aussi celle derrière Super Mario Odyssey. Vous ne serez donc pas surpris d’apprendre que les deux jeux ont plusieurs points en commun. En fait, Nintendo EPD est aussi responsable de Breath of the Wild et de Tears of the Kingdom et ces influences se font aussi sentir dans Donkey Kong Bananza. Vous explorerez un monde en 3D dans lequel vous pourrez semer le chaos en détruisant presque tout sur votre passage. Si cet aspect du jeu est assez unique, les autres vous rappelleront les titres que je viens de vous mentionner. Tout comme dans Odyssey, les bananes sont dissimulées un peu partout dans les niveaux et vous devrez relever plusieurs défis et vous creuser la tête pour mettre la main sur toutes les bananes qui sont cachées partout dans le jeu. La chasse aux bananes vous rappellera inévitablement la chasse aux lunes dans Odyssey et je dois avouer que j’ai absolument adoré!
Pour ce qui est de l’influence de Breath of the Wild et de Tears of the Kingdom, elle se fait sentir dans la manipulation des éléments. Toutes les surfaces des différentes strates sont identifiées et ont diverses compositions et propriétés. Vous rencontrerez de la pierre, du sable, de la neige, de la boue et plus encore. Chacun de ces éléments réagit de différente façon. Par exemple, si vous utilisez un bloc de neige pour glisser, vous glisserez beaucoup plus facilement que sur un bloc de sable. Vous pourrez vous servir du roc pour frapper vos ennemis et de la boue pour fabriquer des structures. La possibilité de creuser des trous, de fabriquer des colonnes sur lesquelles vous pouvez grimper et de combiner différentes habiletés pour vous déplacer vous donne une liberté surprenante. Il vous arrivera souvent de mettre la main sur une banane et d’être persuadé que ce n’était pas la façon prévue par les développeurs. C’est un sentiment que j’ai souvent eu en complétant des shrines dans Breath of the Wild et que j’adore. Rares sont les jeux qui vous permettent de sortir du cadre et d’improviser à ce point. Vous ne pourrez pas briser le jeu en contournant tous les obstacles, mais vous pourrez faire suffisamment preuve de créativité pour qu’aucune partie ne se ressemble.


Voyage au centre de la Terre
Le principe est simple. DK et Pauline doivent atteindre le centre de la Terre en passant par plusieurs strates. Chaque strate représente un monde divisé par des sous-strates qui représentent les différents niveaux. Je ne vous dévoilerai pas le nombre de strates, mais sachez qu’elles sont nombreuses et uniques. Chaque nouvelle strate réussira à vous surprendre et, plus vous progresserez vers le noyau, plus la difficulté sera élevée.
Dans chacune des strates, vous tenterez de trouver toutes les bananes et les fossiles qui servent à vous procurer des éléments cosmétiques, comme des cravates, des pantalons et des habits pour Pauline. Vous rencontrerez aussi une multitude de personnages qui vous aideront dans votre quête et il est important de noter que plusieurs personnages iconiques font leur apparition! Vous devrez relever divers défis, combattre des ennemis, vous frayer un chemin à travers les obstacles et vaincre les boss de chaque niveau. Bien que la difficulté de l’aventure principale ne soit pas très élevée, trouver toutes les bananes et tous les fossiles est un défi que les joueurs les plus assidus prendront un énorme plaisir à relever.



Un singe, plusieurs formes
Ce qui fait la particularité de Donkey Kong Bananza n’est pas seulement la destruction, mais aussi les différentes formes que DK peut prendre. Il s’agit d’un autre aspect du jeu qui vous fera énormément penser à Super Mario Odyssey et c’est un concept qui est parfaitement intégré au jeu. Pour ne pas trop vous gâcher la surprise, je ne vais aborder que deux d’entre elles. La première, Bananza Kong, permet à DK de devenir un gorille gigantesque. Étant beaucoup plus puissant, il vous permet de détruire les surfaces les plus solides et d’infliger plus de dégâts aux ennemis. Vous obtiendrez cette forme assez tôt dans l’aventure et vous l’utiliserez régulièrement. Ce qui fait le charme des transformations est qu’elles peuvent être utilisées presque en permanence. Il suffit de récolter quelques pépites d’or pour remplir la jauge de transformation et le tour est joué. Autrement dit, dès que vous en sentirez le besoin, vous pourrez adopter la forme qui vous convient et tout détruire sur votre passage.


Ma transformation préférée est directement inspirée de Super Mario Bros. Wonder, qui a aussi été créé par Nintendo EPD, et n’est nulle autre que la forme Bananza Éléphant! En effet, après Mario l’éléphant, c’est maintenant au tour de DK d’avoir une trompe. Mais plutôt que d’aspirer de l’eau, il aspire le sol. Ce faisant, il détruit son environnement d’une manière ridiculement efficace et emmagasine les éléments aspirés. Vous pourrez vous servir des blocs ainsi aspirés pour produire des boules sur commande et les utiliser pour diverses raisons. Dans cette forme, DK devient un véritable aspirateur sur deux pattes en plus d’avoir un look d’enfer! Je vous laisse découvrir les autres transformations Bananza par vous-même, mais sachez qu’elles sont toutes aussi utiles que divertissantes!



Un jeu qui fait rayonner la Nintendo Switch 2
Visuellement, Donkey Kong Bananza ne gagnera aucun prix. Loin d’être laid, il n’est pas non plus particulièrement impressionnant. Toutefois, DK a une gamme d’expressions quasi inégalée et le nouveau design vous fera complètement oublier le gorille un peu fade des derniers jeux, mais son pelage n’a rien d’extraordinaire. Les environnements sont colorés et distincts, mais ils ne regorgent pas de végétation et de détails. Cependant, c’est au niveau technique que Bananza vous en bouchera un coin! Même lors des phases d’action les plus intenses, la Nintendo Switch 2 s’en tire vraiment bien! Les ralentissements sont presque inexistants et vous risquez de ne jamais les remarquer. Malgré les environnements hautement destructibles, la physique irréprochable et les tonnes de pierres qui volent dans tous les sens, la Nintendo Switch 2 réussit à jongler avec tous ces éléments sans broncher.



Pour ce qui est de la bande-son, je dois avouer que j’ai été un peu déçu. Récemment, j’ai assisté au Koncert Donkey Kong de l’orchestre Select Start de Québec et il suffit d’assister à un tel spectacle pour se rappeler à quel point les trames sonores de jeux comme Donkey Kong Country ou Donkey Kong 64 sont mémorables. Ici, pas de DK Rap ni de Snakey Chantey ou de Stickerbush Symphony. La trame sonore est beaucoup plus subtile et beaucoup moins mémorable. C’est un peu dommage, car je dois admettre que j’étais très excité à l’idée d’entendre la nouvelle bande-son et, même après une trentaine d’heures de jeu, je ne pourrais pas vous en fredonner une sur commande. Il s’agit de l’un des points qui l’empêchent de se tailler une place parmi les meilleurs titres du genre. Astro Bot et Super Mario Wonder sont de très bons exemples de jeu qui ont des bandes-son incroyables et Bananza n’est tout simplement pas à la hauteur de ces chefs-d’œuvre.
DK et Pauline
Ma deuxième grosse déception, et la dernière, est que le multijoueur est absolument ennuyant. Inspiré du multijoueur de Super Mario Odyssey dans lequel le deuxième joueur contrôle Cappy, le mode coopératif de Bananza est très limité. Le deuxième joueur peut incarner Pauline, mais ses possibilités d’interaction avec le monde sont limitées. Ne pouvant que copier des éléments et les lancer en hurlant, Pauline ne peut ni explorer librement ni vraiment participer à l’aventure. Les cris constants de Pauline pour lancer de la pierre ou du sable sont non seulement très dérangeants pour le premier joueur, ils deviennent aussi rapidement ennuyants à utiliser. Même ma fille de quatre ans n’a pas réussi à être divertie plus d’une trentaine de minutes par le mode coopératif. C’est un peu dommage, car nous adorons pouvoir jouer à des jeux du genre ensemble et partager des aventures. Malheureusement, elle s’est vite résignée à me regarder jouer ou à exiger la console pour y jouer de son côté.


L’avis de Joyce
Comme avec la majorité des jeux du genre, j’ai impliqué ma fille Joyce dans les festivités. Cette fois, je n’ai pas eu besoin de la soudoyer pour qu’elle veuille y jouer avec moi. Dès ses premières minutes de jeu, elle a été charmée. En fait, pendant les premiers jours, j’ai eu beaucoup de difficulté à lui enlever la console d’entre les mains. Comme je l’ai mentionné précédemment, elle n’a pas aimé le mode coopératif. Toutefois, elle adore l’exploration et la destruction de l’environnement. Du haut de ses 4 ans et demi, elle est généralement assez habile dans les jeux de plates-formes récents. Elle est passée maître dans des jeux comme Astro Bot, Yoshi’s Crafted World et Super Mario Bros. Wonder qu’elle a tous réussi à terminer seule. Elle est aussi très à l’aise avec Super Mario Odyssey, mais un peu moins avec Bananza. Elle a un peu plus de difficulté à compléter les objectifs dans ce titre, mais je crois que c’est parce qu’elle est beaucoup trop distraite par les tonnes de possibilités qui s’offrent à elle. Combiné à ces distractions, le mode assisté pointe de façon moins évidente les objectifs, ce qui fait en sorte qu’elle passe la majorité de son temps à explorer et à détruire les environnements plutôt qu’à trouver des bananes. Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose, car elle est tout aussi absorbée et fascinée quand elle y joue. Cependant, si je veux la voir progresser, je dois la superviser et l’aider à se diriger aux bons endroits et à éviter les distractions. Cela étant dit, si vous avez un jeune enfant, DK Bananza deviendra vite l’un de ses jeux favoris, même s’il doit y jouer seul pour réellement s’amuser.

Une autre chose qui l’a beaucoup attiré est la section DK Artist dans laquelle il est possible de sculpter et de peindre divers objets de l’univers de Donkey Kong. Ce mode de jeu, accessible depuis l’écran de titre, vous permet de laisser libre cours à votre imagination en personnalisant des pommes, des bananes et divers personnages de l’univers de DK, notamment Donkey Kong lui-même, Void Kong et autres. Il s’agit d’un parfait mélange entre Mario Paint et l’écran-titre de Super Mario 64 dans lequel nous pouvions déformer le visage de Mario en tirant sur différents éléments de son visage pour créer des monstruosités. Bien qu’il aurait pu offrir plus de modèles et d’outils, c’est un super divertissement et ma fille a appris à manipuler une souris efficacement pour la première fois en explorant ce mode. En la regardant, j’ai été projeté en enfance et je me suis vu faire mes premières œuvres d’art sur Mario Paint qui furent aussi mes premières expériences avec une souris et un programme de dessin.


Un retour à la 3D qui vaut le détour
Donkey Kong Bananza est un titre absolument fascinant. Que ce soit le design des niveaux, les transformations, la destruction ou la chasse aux bananes, tout de ce titre est attirant. Il suffit de passer quelques minutes à surfer sur des rochers, à creuser des trous dans des montagnes ou à trouver des bananes cachées pour devenir totalement accros. Bien qu’il manque un peu de barils et de baston, il compense par un sentiment de liberté incomparable et une originalité indéniable. Le nouveau design de DK est fabuleux, Pauline est une alliée adorable et les transformations Bananza sont toutes incroyablement satisfaisantes. Certes, la bande-son n’est pas à la hauteur des titres du passé et le mode coopératif devient vite ennuyeux, mais ce sont les seuls vrais reproches que je peux lui faire. Trois mots me viennent immédiatement à l’esprit lorsque je pense à Donkey Kong Bananza: liberté, destruction et créativité. Parlant de créativité, le mode DK Artist est la cerise sur le gâteau et certains d’entre vous y passeront même peut-être plus de temps que sur le jeu lui-même. Autrement dit, Donkey Kong Bananza a presque tout pour en faire un chef-d’œuvre. Il vous faudra quelques dizaines d’heures pour tout trouver et vous ne regretterez aucune minute passée avec ce titre. Il y a tant de choses à dire sur ce titre que j’ai à peine survolé les principaux aspects du jeu. Il y a encore tellement d’aspects du jeu dont j’aimerais vous parler, mais je vous laisserai découvrir les détails par vous-même. Une chose est certaine, il vaut assurément chaque dollar investi et je lui donne l’excellente note de 9 sur 10!
Points positifs:
- Un retour à la 3D qui vaut le détour
- La possibilité de jouer avec les éléments
- Des environnements destructibles
- Une liberté pas souvent égalée dans des jeux du genre
- Le nouveau style de DK qui est loufoque et très expressif
- Des centaines de bananes à trouver
- Une longévité idéale
Points négatifs:
- Une bande-son trop peu mémorable
- Un mode multijoueur ennuyeux
- Ça manque de barils et de passages en 2D
- Des défis qui ne sont pas toujours créatifs
Merci d’avoir pris le temps de lire notre critique du jeu Donkey Kong Bananza. N’hésitez pas à nous donner vos avis sur ce jeu dans la section commentaire, ci-dessous!
Un énorme merci à Nintendo de nous avoir permis de tester le jeu pour en faire une critique.
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