Critique: S.T.A.L.K.E.R.: Legends of the Zone – Enhanced Edition
Voici notre critique du jeu S.T.A.L.K.E.R.: Legends of the Zone – Enhanced Edition, testé sur PlayStation 5.
Genre: Jeu de tir à la première personne, Postapocalyptique, Jeu de rôle
Développeur: GSC Game World
Date de sortie: 20 mai 2025
Disponible sur PC, PlayStation 5 et Xbox Series.
S.T.A.L.K.E.R. est une série de jeu postapocalyptique qui décrit une réalité alternative dans laquelle des mutants et des mercenaires occupent la zone de contamination laissée par une deuxième catastrophe nucléaire à Tchernobyl. Dans cette zone, plusieurs clans s’affrontent sans relâche. En tant que Stalker, vous pourrez choisir de forger des alliances et vous bâtir une réputation. GSC Game World, le studio ukrainien derrière cette série de jeu, a lancé le premier jeu de la série, S.T.A.L.K.E.R.: Shadow of Chernobyl, sur PC et consoles en 2007. Depuis, ils ont approfondi l’univers avec un prequel nommé Clear Sky en 2008 ainsi qu’une suite, Call of Prypiat, sortie en 2009. Quinze ans plus tard, soit en novembre dernier, S.T.A.L.K.E.R. 2: Heart of Chornobyl a enfin été lancé. Il s’agit d’une suite qui se déroule dans le monde moderne et qui était très attendue par les joueurs. Par la même occasion, la trilogie originale fut republiée sous le nom de Legends of the Zone, mais les fans réclamaient plus qu’une simple compilation. C’est donc avec plaisir que nous vous présentons aujourd’hui S.T.A.L.K.E.R.: Legends of the Zone – Enhanced Edition qui, en plus d’améliorer les trois jeux, est une mise à jour gratuite pour les détenteurs de la trilogie. Si vous n’êtes pas familier avec cette série de jeu, l’édition améliorée est peut-être votre chance de découvrir cette série culte dans son plus bel emballage. Legends of the Zone étant une trilogie, je vais survoler rapidement chacun des trois jeux, mais je vais surtout parler des améliorations apportées dans la Enchanced Edition ainsi que fournir plusieurs images comparatives.
À l’ombre de Tchernobyl
Shadow of Chernobyl est le premier jeu de la série et se déroule en 2012, soit quelques années après une deuxième catastrophe à Tchernobyl. La zone est envahie par des mutants et des anomalies atmosphériques et des mercenaires appelés Stalkers. Ces mercenaires arpentent la zone de contamination pour trouver des artefacts et se forger une réputation. Vous ne ferez pas exception à la règle. Vous devrez devenir le mercenaire le plus puissant en accumulant des artefacts, en butant des mutants, en créant des alliances et en déclenchant des guerres. L’intrigue tourne autour de ces fameux artefacts et d’une anomalie qui, selon la légende, pourrait réaliser les vœux. Elle est vraiment intéressante et j’ai adoré les doublages et les différents échanges avec les personnages.
Il s’agit assurément d’une bonne base pour la série. Ce jeu introduit des phases de tir solides, un univers unique et un concept qui n’était pas très répandu à l’époque. Après tout, Fallout 3 est sorti un an après Shadow of Chernobyl. Il s’agit donc de l’un des pionniers du genre. Toutefois, après avoir joué à Fallout 3, certains défauts de Shadow of Chernobyl sont un peu plus apparents. Il introduit des éléments de jeux de rôle, mais ne vous permet pas de gagner des points d’expérience, les quêtes secondaires ne sont pas particulièrement intéressantes et le monde ouvert ne récompense pas l’exploration. C’est aussi un jeu très difficile, vous devrez sauvegarder en permanence. Ce qui est vraiment étrange à propos de la difficulté est que moins la difficulté est élevée ,moins vous et vos ennemis subissez de dommages. Donc à la difficulté la plus facile, vous devrez parfois vider des magazines entiers sur les ennemis avant de les abattre. J’ai trouvé l’expérience particulièrement frustrante à la difficulté normale, mais beaucoup plus agréable à la difficulté la plus élevée, qui offre aussi des dégâts plus réalistes. Toutefois, ces désagréments valent la peine d’être ignorés pour se concentrer sur tout ce que le jeu a à offrir de positif. L’atmosphère est vraiment incroyable et vous devriez passer du bon temps avec ce titre si vous êtes prêts à oublier qu’il a déjà plus de 15 ans.
Une journée ensoleillée
Clear Sky, le deuxième de la trilogie originale, se déroule avant les événements du premier jeu. Il a malheureusement été moins bien reçu par les fans et pour quelques bonnes raisons. Il souffrait de plusieurs problèmes techniques à sa sortie et est définitivement moins soigné que le premier titre. Toutefois, il se concentre plus sur le contrôle des différents camps et plaira assurément aux amateurs d’action. Il introduit les guerres de faction et, combiné aux quêtes dynamiques, cela rend le monde plus vivant que le premier jeu. Il est certainement plus animé, mais j’ai aussi eu plus de difficulté à accrocher à l’histoire et j’ai trouvé le monde moins fascinant à explorer.
Pour ce qui est de la difficulté, le même principe s’applique. Vous devrez donc y jouer à la difficulté la plus élevée pour vraiment vous amuser, mais, pour Clear Sky, il y a une différence fondamentale. Vos chances de toucher l’ennemi sont radicalement réduites. La précision de vos armes est ridicule, ce qui fait que vous devez souvent tirer et espérer qu’une balle atteigne la cible. Les combats rapprochés ne sont pas aussi problématiques, mais cette mécanique de jeu rend les tirs éloignés souvent frustrants. Sans parler des fameuses grenades. Les ennemis sont beaucoup trop précis avec les grenades, ce qui rend n’importe quel couvert totalement inutile. Quiconque a moindrement joué à Clear Sky pourra témoigner de cette problématique. Et puisque la majorité du titre est consacrée à l’action, le résultat est le titre le moins amusant de la trilogie. La bonne nouvelle est que vous visiterez plusieurs endroits iconiques du premier jeu et vous pourrez voir de quoi ces endroits avaient l’air quelques années auparavant et vous pourrez côtoyer des personnages aussi présents dans le premier jeu. Vous passerez la majeure partie de votre temps à attaquer et défendre des campements, et c’est un des aspects que j’ai personnellement moins aimés. J’avais l’impression d’être trop sollicité et échouer certaines quêtes qui se déroulaient plus loin parce que je voulais prendre deux minutes pour apprécier le paysage ou explorer est devenu vite agaçant. Toutefois, c’est un titre qui mérite sa place dans la trilogie. C’est toutefois avec ce titre que je vous suggère de terminer. J’ai préféré consacrer mon temps de jeu sur Shadow of Chernobyl et Call of Prypiat pour garder Clear Sky pour la fin.
L’appel de Prypiat
Le dernier jeu de cette compilation, Call of Prypiat, est la suite des événements de Shadow of Chernobyl. C’est aussi, à mon avis, le plus agréable des trois, malgré sa courte durée. L’expérience que le studio avait acquise se reflète sur la qualité de ce titre. Avec Call of Prypiat, le studio a décidé de revenir aux sources. Le jeu propose à nouveau des phases d’exploration et l’action est mieux dosée que dans Clear Sky. Elle est aussi beaucoup plus amusante, et cela, principalement grâce à votre arme de départ. En effet, cette fois-ci, vous commencerez le jeu armé d’un fusil mitrailleur, ce qui rend les premiers pas beaucoup moins frustrants. La précision semble aussi améliorée, ce qui est un autre atout. Au niveau du contenu, c’est le plus généreux des trois. Il y a toujours des quêtes à accomplir, des alliances à faire et des mutants à abattre. La première partie du jeu est moins amusante, mais la route vers Prypiat avec votre escouade en vaut la chandelle. Toutefois, c’est aussi le plus court des trois jeux et il ne vous prendra que quelques heures à compléter si vous ne perdez pas trop votre temps. Cependant, la trilogie dans son entièreté vous prendra probablement entre trente et quarante heures à compléter selon votre style de jeu, ce qui est très suffisant. Alors, en sachant que ce titre est le plus court et plus amusant que Clear Sky, vous avez une autre bonne raison de le compléter tout de suite après Shadow of Chernobyl.
Une chose qui n’a pas changé est que les anomalies sont toujours aussi chiantes. À ce stade, j’aurais espéré que le studio abandonne l’idée complètement, mais elles sont encore partout. Courir dans cette série vous assure presque de mourir. Vous passerez votre temps à entrer dans ces maudites anomalies qui sont pratiquement invisibles et pourtant ridiculement destructrices. Je ne peux pas vous dire combien de fois j’ai été oblitéré par ces forces invisibles. J’ai même presque donné une note inférieure à celle que j’ai choisi d’octroyer seulement à cause de ces damnées anomalies.
Une version améliorée
Dans la Enhanced Edition, plusieurs améliorations ont été apportées. Premièrement, et c’est probablement le plus important, il est désormais possible de choisir entre le mode qualité et le mode performance sur consoles. Dans le mode qualité, la fluidité sera limitée à 30ips, mais vous bénéficierez d’une meilleure qualité visuelle. En contrepartie, dans le mode performance, vous pourrez jouer en 60ips, mais avec une fidélité visuelle moindre. Toutefois, l’écart visuel n’étant honnêtement pas très grand, je conseille vivement le mode performance, qui est beaucoup plus agréable. Le mode qualité, bien que plus joli, n’est pas particulièrement impressionnant au niveau des performances. De leur côté, les joueurs PC n’auront pas ces options et pourront tout simplement profiter des améliorations visuelles comme à l’habitude.
En termes d’amélioration visuelle, vous pourrez vous attendre à de nouveaux éclairages et réflexions, des textures et des modèles 3D améliorés, à un réalisme accru au niveau du ciel et de l’eau ainsi que la mise à l’échelle des cinématiques (ou upscaling). En effet, pour que les animations ne détonnent pas trop avec le reste du titre, elles ont elles aussi été améliorées et offrent maintenant une résolution en 4k. Même si elles n’ont pas été entièrement refaites, la nouvelle résolution leur a redonné un bon coup de jeune. Pour ce qui est du reste, il faut dire que c’est un vrai vent de fraîcheur. L’éclairage est beaucoup plus naturel et le ciel est incroyablement réaliste comparativement aux versions originales. Il est aussi désormais possible pour les joueurs de consoles d’utiliser un clavier et une souris pour jouer, et la compatibilité avec les Mods a été étendue. Toutefois, bien que toutes ces nouveautés soient géniales, des cinématiques complètement retravaillées et la présence des modes multijoueurs sur consoles auraient contribué à vraiment faire renaître ces classiques.
Au cœur d’une controverse
À sa sortie, l’édition améliorée a été au cœur d’une controverse. En effet, le studio avait décidé de retirer de l’imagerie soviétique et les doublages russes. Le jeu se déroulant à Tchernobyl, l’imagerie soviétique est essentielle à la crédibilité de l’univers, même si elle peut froisser certaines âmes sensibles. Certaines images font partie de l’identité de l’endroit et ne font que renforcer la crédibilité de l’univers. Les lieux où se déroulent les jeux sont la principale raison pour laquelle les joueurs sont attirés vers ces titres, alors ce genre de censure n’a pas du tout passé auprès des fans. La censure des dialogues et des sous-titres russes a aussi été très mal reçue.
D’un autre côté, il faut tenter d’analyser la situation. GSC Game World est un studio basé en Ukraine et plus de la moitié des employés du studio ont dû déménager à Prague avec le conflit que vous connaissez tous qui fait rage en Ukraine. Le développement de S.T.A.L.K.E.R. 2 a aussi été retardé par ce conflit et une campagne de désinformation contre le jeu a même été lancée par la Russie. Dans le contexte dans lequel la trilogie a été commercialisée, je comprends le studio de ne pas avoir voulu jeter de l’huile sur le feu et d’avoir tenté de rendre le jeu plus neutre. Toutefois, cette neutralité à un prix et ce prix furent une foulée de critiques négatives sur le web. Voulant se protéger, ils ont nui à leur produit et donc à leurs profits. C’est une bonne chose que le studio ait cédé à la pression populaire et qu’il ait décidé d’annuler cette censure. Les joueurs ont encore le pouvoir de faire changer les choses lorsqu’ils s’unissent.
Mon avis
S.T.A.L.K.E.R.: Legends of the Zone – Enhanced Edition est la forme la plus aboutie de la trilogie culte. Certes, elle ne vient pas sans quelques défauts, comme l’absence des modes multijoueurs sur consoles et des cinématiques qui ont seulement été mises à l’échelle, mais elle est tout de même un indispensable pour tous les fans de la licence. Depuis que le studio a reculé sur sa décision de censurer les dialogues russes et de retirer certaines images, il ne reste que du positif à dire de cette version. Certes, les jeux qui composent cette trilogie ne sont pas tous aussi bons les uns que les autres. Toutefois, c’est une série de jeu qui est différente et qui mérite votre attention. Si vous êtes fans de jeux de tir postapocalyptiques, comme Fallout ou Metro et si vous aimez les atmosphères uniques, vous devriez bien vous amuser avec cette compilation. Depuis la mise à jour, c’est une trilogie qui gagne à être connue. Avec leur nouvelle couche de peinture, ces trois classiques méritent d’être mis de l’avant. Je donne à Legends of the Zone – Enhanced Edition la note de 8 sur 10.
Points positifs:
- Une trilogie unique composée de jeux qui méritent franchement d’être découverts.
- Des graphismes améliorés
- La possibilité de jouer avec clavier et souris sur consoles
- Le recul du studio sur la censure de certains éléments
- La possibilité d’utiliser les mods sur consoles
Points négatifs:
- Même s’ils ont reçu une couche de peinture fraîche, ce sont des jeux qui n’ont pas bien vieilli à tous les égards.
- Des performances pas toujours impressionnantes sur consoles
- Des cinématiques complètement refaites auraient été les bienvenues.
- Aucun mode multijoueur sur consoles.
Merci d’avoir pris le temps de lire notre critique du jeu S.T.A.L.K.E.R.: Legends of the Zone – Enhanced Edition. N’hésitez pas à nous donner vos avis sur ce jeu dans la section commentaire, ci-dessous!
Un énorme merci à GSC Game World de nous avoir permis de tester le jeu pour en faire une critique.
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