Critique: Gloomy Eyes
Voici notre critique du jeu Gloomy Eyes, testé sur PlayStation 5.

Genre: Casse-têtes, Horreur
Développeur: Atlas V, Be Revolution Gaming, 3Dar, Fishing Cactus, ARTE France
Date de sortie: 12 septembre 2025
Disponible sur PlayStation 5, Xbox Series, Nintendo Switch et PC
Plongez dans un univers où la lumière a disparu et où les morts se mêlent aux vivants. Gloomy Eyes propose une aventure sombre et poétique, portée par un duo inattendu: un garçon zombie et une fillette humaine. Arborant un style visuel faisant largement pensé aux créations du légendaire Tim Burton et étant le produit d’une collaboration entre plusieurs studios belges, français et argentin, Gloomy Eyes est un titre qui nous a rapidement interpellés. Toutefois, est-il aussi bon qu’il est beau? C’est ce que nous verrons dans cette critique!
Un conte macabre et lumineux à la fois
Avec Gloomy Eyes, les studios Atlas V, Fishing Cactus, 3Dar et Be Revolution Gaming, en coproduction avec ARTE France, proposent une aventure poétique où l’ombre et la lumière s’affrontent. Le joueur découvre l’histoire de Gloomy, un garçon zombie, et de Nena, une fillette humaine, qui s’allient pour ramener le Soleil disparu. Ensemble, ils doivent déjouer les plans de l’oncle de Nena, prêtre fanatique et meneur de disciples antizombie.

Racontée par la voix du fossoyeur, cette narration externe renforce l’ambiance gothique et donne au récit des airs de légende sombre. Son rôle reste volontairement ambigu: simple témoin, conteur ou gardien de mémoire? Ce flou ajoute une distance poétique, comme si le joueur assistait à un mythe transmis à travers le temps.
L’histoire se lit à deux niveaux: en surface, c’est un conte d’amitié et de bravoure. Mais derrière cette fable, on peut voir une métaphore de la différence et de la peur de l’autre. Le zombie et l’enfant humaine représentent deux mondes qui ne devraient jamais se rencontrer, mais qui trouvent dans leur complicité une force insoupçonnée. Quant à la quête du Soleil, elle devient une image puissante: celle de l’espoir, de la chaleur humaine, d’un avenir où les ténèbres et l’hostilité ne dictent plus la loi.


Un gameplay coopératif en solo
Le jeu repose sur une mécanique simple, mais efficace. Vous alternerez entre les deux personnages pour combiner leurs forces et pallier leurs faiblesses. D’un côté, Gloomy soulève des charges lourdes et explore des zones interdites aux vivants, mais il ne peut pas supporter la lumière. Quant à elle, Nina se déplace plus librement dans les environnements, mais ne peut ni approcher les zombies ni forcer certains passages. On doit donc utiliser chaque personnage en alternance pour progresser dans les niveaux. Certains chapitres sont relativement simples et nécessitent seulement quelques échanges logiques, mais la difficulté monte peu à peu : apparition d’ennemis à éviter, mécanismes à activer dans le bon ordre, chemins détournés à trouver. Cette montée en complexité garde le joueur engagé sans jamais le décourager.


Un élément notable est la gestion de la caméra. Par défaut, celle-ci suit notre personnage, mais elle ne permet pas toujours d’apercevoir les recoins nécessaires pour progresser. Heureusement, un mode caméra libre permet de prendre du recul, de faire pivoter la scène et de zoomer sur certains détails. Cet outil devient vite indispensable, autant pour planifier ses déplacements que pour repérer les zones secrètes où se cachent les objets à collectionner. Cela donne parfois au jeu une dimension de “chasse au trésor” qui ajoute à sa rejouabilité.
Les environnements variés (fête foraine abandonnée, forêt ténébreuse, plage crépusculaire, montagne enneigée, arbre magique) donnent à chaque chapitre une identité forte et évitent la monotonie. On sent que les développeurs ont cherché à surprendre le joueur visuellement et à introduire, dans chaque décor, une dynamique de gameplay légèrement différente.


Une direction artistique marquée
Visuellement, Gloomy Eyes frappe fort. Son esthétique cartoonesque aux accents Tim Burton crée un univers unique: sombre, tordu, mais jamais grotesque. Les décors en 3D, conçus comme des dioramas labyrinthiques, regorgent de détails et jouent avec la profondeur de champ. On prend souvent plaisir à simplement observer les environnements, comme si chaque niveau était une petite scène de théâtre animée.

La bande sonore, sans être mémorable, soutient efficacement l’ambiance. Elle se fait discrète, presque comme une respiration de fond, laissant les visuels et la narration prendre toute la place. Cette discrétion conviendra à certains joueurs qui préfèrent être absorbés par l’univers visuel, mais d’autres auraient sans doute apprécié une musique plus marquante pour renforcer l’émotion. La narration, uniquement en anglais, est servie par une voix grave et captivante. Les sous-titres permettent de suivre sans difficulté, mais la perte de nuances vocales pourra gêner certains joueurs non anglophones.
Une aventure courte, mais prenante
Comptez environ cinq heures pour venir à bout de l’histoire principale. Ce temps peut sembler bref, mais il correspond à l’expérience que les développeurs veulent livrer: un conte condensé, sans remplissage. Les complétionnistes pourront rallonger la durée en rejouant les chapitres pour collecter les objets manqués. En termes de difficulté, le jeu trouve un juste milieu. Les puzzles demandent réflexion, mais restent accessibles. On se casse un peu la tête sans jamais se heurter à un mur insurmontable. Cela en fait un titre idéal pour ceux qui veulent se détendre devant une histoire immersive tout en profitant d’un léger défi intellectuel.
À noter: Gloomy Eyes est d’abord né comme une expérience en réalité virtuelle, avant d’être adapté sur PC et consoles. Cet héritage se perçoit dans la direction artistique et le souci du détail des décors, qui conservent un aspect « diorama » interactif. En dehors de la VR, l’expérience reste solide, même si certains joueurs auront parfois la sensation d’un univers pensé d’abord pour être contemplé plutôt que traversé.


Mon verdict
Gloomy Eyes n’est pas un jeu qui révolutionne le genre, mais il séduit par son univers fort, son duo attachant et son gameplay coopératif en solo bien pensé. Son principal défaut reste une durée de vie limitée et une bande-son un peu en retrait. Mais pour celles et ceux qui aiment les contes sombres, les puzzles narratifs et les univers visuels travaillés, c’est une belle expérience à ne pas manquer. je lui donne la note de 7 sur 10.
Points positifs:
- Un univers visuel sombre et poétique, digne d’un conte gothique
- Un gameplay coopératif en solo bien équilibré
- Une narration immersive qui ajoute une touche de mystère
- La variété des environnements et une direction artistique inspirée
Points négatifs:
- Une durée de vie assez courte (environ 5 heures)
- La narration est uniquement en anglais
- Une bande sonore correcte, mais sans morceaux marquants
- Quelques zones de l’histoire restent floues ou sous-développées
Merci d’avoir pris le temps de lire notre critique du jeu Gloomy Eyes. N’hésitez pas à nous donner vos avis sur ce jeu dans la section commentaire, ci-dessous!
Un énorme merci à ARTE France de nous avoir permis de tester le jeu pour en faire une critique.
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