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Critique: Warhammer 40,000: Dawn of War – Definitive Edition

Voici notre critique du jeu Warhammer 40,000: Dawn of War – Definitive Edition, testé sur PC.

Genre: Stratégie en temps réel
Développeur: Relic Entertainement
Date de sortie: 14 août 2025

Disponible uniquement sur PC.

Lorsque Warhammer 40,000: Dawn of War débarque en 2004, les jeux de stratégie en temps réel vivent leur âge d’or. Warcraft III et Age of Empires II font déjà partie du paysage pendant que Rome: Total War s’apprête à redéfinir la stratégie historique. Mais Dawn of War frappe fort, en proposant une alternative radicale: un jeu de stratégie nerveux, centré sur l’agressivité, où la capture de points de contrôle impose un rythme effréné aux batailles. Vingt ans plus tard, le défi est clair: comment ramener un tel classique sur le devant de la scène sans le trahir?

Un retour attendu d’un monument du RTS

Contrairement à beaucoup de titres de l’époque qui recyclaient des factions aux mécaniques quasi identiques, Dawn of War offre une différenciation claire entre Space Marines, Orks, Eldars et Chaos. Chaque armée a son identité propre, son style de jeu, et sa personnalité sonore. Le tout servi dans un emballage explosif, fidèle à l’univers sanglant de la franchise. Rapidement, le jeu devient un classique. Les critiques de l’époque le couvrent d’éloges, même si Rome: Total War lui vole les récompenses de jeu de stratégie de l’année. Sa postérité, elle, est immense : la série donnera plusieurs suites, dont Dawn of War II et son orientation tactique, et influencera directement Company of Heroes, autre monument de Relic.

Le menu principal donne un bon aperçu de la refonte graphique modeste du titre.
Les Blood Ravens prêts au combat.
Une escarmouche chaotique.

Une offre généreuse, mais pas enrichie

L’édition définitive rassemble tout le contenu paru à l’époque. Vous retrouverez la campagne originale, linéaire, mais efficace, Winter Assault, qui poursuit l’histoire avec une narration plus affirmée, puis Dark Crusade et Soulstorm, qui adoptent un modèle de conquête planétaire (ou stellaire) laissant plus de liberté au joueur. C’est un ensemble colossal: des heures et des heures de jeu en campagnes, une multitude de factions jouables et un mode escarmouche intéressant. Pour un joueur qui découvre le jeu en 2025, il est difficile de nier la valeur de cette offre pour le prix.

Cependant, les vétérans remarqueront vite l’absence de nouveautés. Là où d’autres Definitive Editions ont ajouté du contenu exclusif (nouvelles civilisations dans Age of Empires II, campagnes inédites dans Stronghold, refonte visuelle et équilibrages dans Age of Mythology: Retold), Dawn of War se contente d’un regroupement. Pas de nouvelle faction, pas de mini-campagne commémorative, pas même de nouvelles options de personnalisation dans l’outil de peinture d’armées pourtant culte. Une occasion manquée de remercier une communauté fidèle depuis deux décennies.

La personnalisation est de mise avec un titre Warhammer
On peut passer beaucoup de temps à personnaliser toutes les unités
On peut passer toutes les factions et les unités en revue, des heures intéressantes pour ceux qui comme moi n’ont pas la fibre du peintre

Un RTS pur et brutal

Le cœur du gameplay n’a pas changé. Warhammer 40,000: Dawn of War – Definitive Edition offre de la construction de base, de la capture de points stratégiques, la gestion de deux ressources (réquisition et énergie), puis le déploiement de troupes jusqu’à l’écrasement total de l’ennemi. Les combats privilégient l’ampleur et la démesure: Dawn of War n’est pas un RTS de dentelle, mais un champ de bataille rugissant, où des dizaines d’unités se fracassent dans le chaos.

Une mécanique distingue toutefois le jeu de ses concurrents : le contrôle territorial. Les points stratégiques forcent à occuper la carte, empêchant les joueurs de s’encabaner dans leur base principale indéfiniment. J’avoue que ça m’a forcé à changer d’approche, comme je suis un de ceux qui stagnent longtemps à ma base avant d’écraser la carte d’un coup. La conséquence est un rythme soutenu, idéal pour retranscrire la brutalité de Warhammer 40k.

L’animation de neige est bien, mais il y a très peu d’amélioration côté graphique
Heureusement, il y a tout de même d’intenses moments d’action…
… et ils valent la peine d’être d’être admirés.

L’univers 40k comme véritable vedette

Là où Dawn of War surpasse la concurrence, c’est dans sa capacité à incarner un univers. Warhammer 40k est une fresque apocalyptique où chaque faction représente une vision extrême: les Space Marines, fanatisés et inflexibles, les Orks, absurdes et hilares dans leur barbarie, les Eldars, arrogants et déclinants et le Chaos, corrompu et grotesque. Chaque unité a sa voix et ses répliques cultes – “For the Emperor!”, “Waaagh!”, “I am the instrument of his will”. Ces unit barks sont devenus emblématiques, et participent à l’immersion plus que n’importe quel texte. Même vingt ans plus tard, peu de RTS ont su créer une telle identité sonore.

Le lore agit comme une colonne vertébrale. Chaque mission, chaque carte donne l’impression de faire partie d’un conflit galactique plus vaste. On ne joue pas seulement à un jeu de stratégie : on participe à la guerre éternelle du 41e millénaire. Peu de jeux, même aujourd’hui, égalent cette sensation d’appartenir à un univers aussi foisonnant et cohérent.

Ces bons vieux Orks!


Entre confort et frustrations

Sur le plan technique, la Warhammer 40,000: Dawn of War – Definitive Edition accomplit l’essentiel. La différence avec l’original est visible, surtout si l’on compare côte à côte. Mais en 2025, cela reste modeste. Les modèles polygonaux accusent leur âge, et les animations demeurent raides. Surtout, plusieurs irritants subsistent : le Pathfinding encore approximatif, avec des unités qui se bloquent ou contournent inutilement, la caméra toujours limitée aux flèches directionnelles, sans option WASD, ce qui paraît archaïque et les multiécrans mal gérés, la souris ayant tendance à “fuir” hors du champ de jeu.

L’exigence des éditions définitives

La vraie difficulté pour Dawn of War – Definitive Edition est la comparaison. Age of Empires II: Definitive Edition a ajouté de nouvelles campagnes et civilisations, prolongeant la durée de vie de manière colossale. Stronghold a corrigé ses mécaniques vieillissantes et intégré de nouvelles missions. Age of Mythology: Retold propose une refonte graphique complète et une modernisation de l’expérience.

À côté, Dawn of War donne l’impression d’un “minimum syndical”. On est heureux de retrouver le jeu dans un état fonctionnel et légèrement plus beau, mais on aurait aimé une touche supplémentaire, une faction attendue, une campagne commémorative, voire simplement plus d’outils de personnalisation. Relic a choisi la prudence, au risque de décevoir.

À l’image du port, simple, efficace, sans plus.

Un classique impérial remis au goût du jour… mais sans audace

Warhammer 40,000: Dawn of War – Definitive Edition est une version paradoxale. D’un côté, c’est la meilleure manière de découvrir ou redécouvrir un monument du RTS, avec toutes ses campagnes réunies et tout son contenu intact. Pour un joueur de 2025 qui n’a jamais posé les mains dessus, c’est intéressant. De l’autre, c’est une réédition frileuse. Face aux remasters ambitieux de ses contemporains, cette Definitive Edition se contente d’assurer le service minimum. Pas de vraies surprises, pas d’ajout marquant, et des défauts persistants. Les vétérans, qui espéraient une célébration digne de vingt ans d’histoire, risquent de rester sur leur faim. Mais malgré ces réserves, une chose demeure: l’univers de Warhammer 40k, lui, reste un chef-d’œuvre intemporel. Peu de jeux parviennent à en capturer l’essence avec autant de fidélité et de puissance évocatrice. En cela, Dawn of War reste un joyau, même dépoussiéré à moitié. Un retour attendu, généreux en contenu, mais limité en ambition. Un passage obligé pour les nouveaux venus, un pèlerinage nostalgique pour les vétérans… mais pas la renaissance impériale que l’on espérait. Je lui donne la note de 6.5 sur 10.

Points positifs:

  • L’histoire et la fidélité à l’univers Warhammer
  • Les cris de guerres des unités qui sont iconiques et absolument badass
  • Le mode customisation / art qui est quand même bien développé et qui représente bien l’esprit du passe-temps de la peinture sur figurine

Points négatifs:

  • La caméra est datée et frustrante
  • Le résultat final est un peu fade et n’est pas digne d’une édition définitive
  • Il n’y a pas d’ajouts, ce qui aurait été une bonne façon de remercier les fans pour leur fidélité

Merci d’avoir pris le temps de lire notre critique du jeu Warhammer 40,000: Dawn of War – Definitive Edition. N’hésitez pas à nous donner vos avis sur ce jeu dans la section commentaire, ci-dessous!

Un énorme merci à Relic Entertainment de nous avoir permis de tester le jeu pour en faire une critique.

Scoundrel
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Scoundrel

Michel-Pierre Fortin est un passionné de mondes ouverts, de jeux narratifs, de RPG et de jeux de gestion/construction. Intervenant en santé mentale de formation, il cherche dans les jeux ce qu’il cherche aussi chez les gens: des personnages cohérents, complexes et profondément humains. Il aime se perdre dans les récits, fouiller les systèmes, comprendre les mécaniques… et surtout, voir les personnages évoluer. Pour lui, un bon jeu, c’est une expérience qui résonne longtemps après l’écran noir.

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