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Critique: Eriksholm: The Stolen Dream

Voici notre critique du jeu Eriksholm: The Stolen Dream, testé sur PC.

Genre: Aventure
Développeur: River End Games
Date de sortie: 15 Juillet 2025

Disponible sur PlayStation 5, Xbox Series et PC.

Voilà une proposition originale, une aventure teintée d’infiltration avec une vue 3D isométrique qui nous permet de contrôler jusqu’à trois personnages. Ça peut paraître brouillon dit comme ça, mais, en gros, si vous mélangez Knight Lore, The Lost Vikings et Saboteur, vous obtiendrez Eriksholm: The Stolen Dream. J’aurai aussi pu le comparer à un titre un peu plus récent, comme Th3 Plan, mais techniquement, ce n’est pas vraiment la même chose! L’action prend place dans un pays scandinave fictif, ce qui rend ce jeu d’autant plus original. Mais sortir de l’ordinaire est-il suffisant pour être un bon jeu? C’est ce que nous tenterons de voir dans les prochains paragraphes.

Qu’est-ce qui se trame au pays de Rosmark?

Tout commence avec Hanna et Herman, deux orphelins qui survivent dans la ville d’Eriksholm. On comprend assez vite qu’Hanna se remet tout juste d’une maladie qui est possiblement la peste du cœur qui se propage à travers tout le pays. Dès lors, tout semble aller pour le mieux, dès le retour au travail de Herman, un officier entre dans leur appartement et commence à interroger Hanna au sujet de son frère. L’officier insiste pour qu’elle se rende au poste, tout en approchant sa main de sa matraque! Mais la jeune fille est rusée et trouve le moyen d’échapper aux autorités en se faufilant par la grille d’aération. Quelque part, j’ai trouvé pas mal de points communs avec le jeu République, si vous y avez déjà joué, cela vous donne une idée de l’histoire, et si vous n’y avez pas joué, vous avez manqué quelque chose!

L’officier semble réticent au refus d’Hanna de l’accompagner au poste!
Hanna accepte se plier aux ordres de l’officier…
… mais il découvre avec stupeur que la fille s’est échappé dans son dos!

À partir de là, je ne vais pas pouvoir vous en dire davantage au risque de vous révéler ce qui se passe au cours de l’histoire. Comme le scénario est une grande composante de ce jeu narratif, je m’en voudrai de vous gâcher certains retournements de situation. Ceci dit, ça ne m’empêche pas de vous donner mon avis sur ce qui se passe dans le jeu! Pour faire simple, durant toute votre partie, vous allez être traqué par les forces de l’ordre. Bien entendu, vous ne serez pas seul, il arrive que l’on puisse avoir l’aide d’un ou deux alliés selon les niveaux. Je ne peux pas dire que l’histoire soit particulièrement originale, mais elle sert plutôt bien la jouabilité et c’est une bonne chose. En général, dans les jeux narratifs, la jouabilité passe au second plan, mais là, ces deux éléments fonctionnent en parfaite synergie et c’est un vrai plaisir de voir s’articuler le scénario pour rendre la jouabilité intéressante et évolutive!

Un mélange d’infiltration et de réflexion

Ce jeu avait attiré mon attention avec sa promesse d’une jouabilité originale et je n’ai pas été déçu. On apprend les mécaniques de jeu très facilement et les commandes sont simples. D’ailleurs, c’est jouable à la manette comme au clavier ou à la souris. De mon côté j’ai branché la manette DualSense sur mon PC et tout fonctionne parfaitement. La maniabilité a été pensée pour les deux types de contrôle et c’est très bien adapté! La progression dans le jeu sera toujours la même, c’est-à-dire qu’on ira d’un point A à un point B en évitant ou en assommant les ennemis. Vous découvrirez également quelques variantes, comme des techniques spécifiques à Hanna, Alva et Sebastian ou encore des types d’ennemis plus ou moins faciles à éviter!

Tout cela sonne comme de bonnes idées et c’est le cas. Eriksholm: The Stolen Dream propose une aventure peu commune et bien réalisée. C’est le retour d’un genre longtemps oublié. C’est un jeu d’aventure et de réflexion, mais avec certains défauts communs aux jeux dont il s’inspire. Par exemple, même si certains niveaux paraissent vastes, ce ne sont que de gigantesques couloirs et il est impossible de passer certaines situations avec les ennemis autrement qu’avec la seule solution autorisée par le jeu. Autant vous dire que la liberté d’action est proche de zéro et que ça limite grandement la rejouabilité. Il faut aussi que je précise que c’est uniquement le joueur qui gère le déplacement de ses personnages. Donc, si, par mégarde un de vos protagonistes se retrouve sur le chemin d’un garde, la partie est terminée! C’est vraiment dommage de ne pas avoir assigné d’intelligence artificielle à nos alliés. Cela nous force à constamment les cacher et les déplacer un par un, ce qui brise un peu le rythme. Une simple commande pour donner des ordres ou un automatisme qui fait que vos équipiers vont se cacher d’eux-mêmes dans la pénombre en cas de patrouille des autorités!

Pensez à bien cacher les corps des gardes!
Les oiseaux peuvent servir de diversion!
Si vous êtes dans l’obscurité, votre personnage brillera.

Petit, mais costaud

Comme c’est souvent le cas pour les jeux narratifs, Eriksholm: The Stolen Dream est court et intense. Il m’aura fallu 11 heures de jeu pour parvenir à la fin du scénario. Sachant qu’à part l’histoire principale, il n’y aura que des lettres ou des affiches à collecter dans le jeu, on peut se demander si le jeu manque de contenu. Mais est-ce si dérangeant que ça si l’aventure principale se suffit à elle-même? Dans sa construction, il se rapproche fortement d’un jeu comme Another World ou Flashback. C’estun jeu qui mise davantage sur son histoire et sa mise en scène que sur sa jouabilité. Toutefois, tout comme les jeux cités précédemment, ne comptez pas sur une rejouabilité différente entre les partis. C’est plutôt l’intense dose de plaisir que procure ce titre qui vous donnera envie d’y rejouer. C’est vraiment un jeu à l’ancienne, ce qui n’est pas une critique négative, mais un constat à mettre en évidence pour ne pas se méprendre sur Eriksholm.

Certes, le jeupeut paraître court, mais il compense avec quelques passages difficiles qui demandent de la réflexion. Cependant, il est regrettable que cette difficulté ne soit pas croissante et régulière. Une autre chose que je déplore est que le jeu n’autorise qu’une solution par situation. Si vous avez échoué, c’est que vous n’avez pas trouvé la seule solution que le jeu accepte. Ce point-là me déplaît puisqu’il va à l’encontre même du principe du jeu vidéo. C’est la liberté d’action qui est bridée au maximum, et c’est dommage. C’est un pur casse-tête et c’est l’exemple le plus flagrant qu’ilreprend le modèle de jeu à l’ancienne, comme The Lost Vikings. Aucune solution alternative n’est acceptée. Dans ce jeu, il faut effectuer les actions avec les bons personnages aux bons endroits et surtout aux bons moments. Certains passages vous demanderont de synchroniser les actions de vos personnages, qui, je vous le rappelle, ne possèdent pas d’autonomie.

Si il y a deux leviers à actionner, vous devez le faire avec les deux personnages
Pendant un court instant, vous pouvez enfin ne plus être traqué.

Un jeu qui ne ressemble à aucun autre

Je m’attends à ce que vous me disiez: « La vue 3D isométrique, ça existe depuis longtemps, et ça ne convient pas à tous les jeux. » Vous avez raison! En effet, il faut admettre qu’on a parfois tendance à négliger la partie visuelle dans ces jeux, puisqu’ils ne sont pas toujours très attrayants. Mais cette fois-ci, on peut compter sur l’Unreal Engine 5 qui fait des merveilles tant au niveau visuel que de l’animation. J’ai été bluffé par les cinématiques et le réalisme impeccable des personnages lors des discussions. Une fois en jeu, même si l’on ne peut pas zoomer très près, ça reste très beau. Les jeux de lumière sont maîtrisés et je n’ai constaté absolument aucun bogue visuel durant toute ma partie!

Le design des niveaux est aussi très impressionnant. Il y a beaucoup de diversité dans les environnements et les chemins que l’on doit emprunter ne sont pas nécessairement ceux que l’on pourrait croire de prime abord. Cette particularité m’a rappelé le jeu Pandemonium, et même si c’était un jeu en 2.5D, je retrouve la même sensation en jouant à Eriksholm: The Stolen Dream qui se présente sous forme de grands niveaux ouverts en 3D! Les graphismes sont très fins sans aller chercher le réalisme, c’est une direction artistique qui colle vraiment bien à l’ambiance du jeu!

Les décors sont sublimes!
Le niveau des tunnels est plein de mystères.
Les cinématiques sont saisissantes de réalisme!

Une balade en ville entre cris et sirènes

Pour la partie sonore, je suis assez partagé. D’un côté, je n’ai trouvé aucune musique marquante, non pas que les compositions soient mauvaises ou décevantes, mais aucune musique n’est mémorable. En arrêtant le jeu, je suis incapable de fredonner la moindre mélodie et c’est un peu dommage pour un titre qui a une identité aussi unique. Les musiques qui accompagnent l’action ou l’infiltration sont bien, la tension est palpable, mais encore une fois, rien de marquant. Les effets sonores sont facilement identifiables, le joueur sait s’il est en train d’être vu par les gardes ou si quelqu’un marche à proximité, l’ambiance sonore est un vrai élément de jouabilité, on sent bien que cet aspect du jeu a bénéficié d’un soin tout particulier.

Maintenant, si, comme moi vous aimez les versions françaises, Eriksholm: The Stolen Dream va vous décevoir! Le jeu est intégralement en anglais sous-titré français, ce qui fait que, comme dans L.A. Noire j’ai passé la moitié de mon temps à lire les dialogues plutôt qu’à les écouter dans mon langage maternel. Mais ceci étant dit, les comédiens font une telle prestation que la version originale nous immerge dans l’histoire. Leur accent britannique à couper au couteau me fait penser à l’Angleterre victorienne du 19e siècle.

En plus du son, on voit que marcher sur de la tôle fait du boucan.
En plus de voir en pointillé le regard du garde, un signal sonore nous avertit du danger.
Et si on profitait du bruit du train pour marcher sur la tôle?

L’avis de Gilles

Eriksholm: The Stolen Dream est le premier projet abouti du studio River End Games, et, pour un premier jeu, le résultat est excellent. Dans ma critique, je vous ai cité une dizaine de titres et ce sont tous des titres que j’adore. C’est donc sans surprise que, si je compare Eriksholm à tout c’est titre, c’est que je l’ai aimé. Alors oui, j’ai trouvé quelques points négatifs, comme une jouabilité stricte et rigide et une difficulté parfois aléatoire, mais c’est inhérent à ce style de jeu. Pour ce titre, je prends en considération qu’il s’agit d’une première réalisation du studio. Le résultat est excellent à condition que vous aimiez les jeux de réflexion et d’infiltration. L’Unreal Engine 5utilisé de manière intelligente, le jeu d’acteur est incroyable et le design des niveaux est génial. C’est un titre qui vaut la peine d’être parcouru de long en large. L’histoire est prenante et c’est tellement rare de voir ce genre de jeu faire surface qu’il serait dommage de passer à côté. Je lui donne la note de 8 sur 10.

Points positifs:

  • L’Unreal Engine 5utilisé de manière intelligente
  • La prestation des comédiens impeccable
  • Jouable à la manette comme au clavier/souris
  • L’architecture de niveau recherchée
  • Un scénario qui prend de l’ampleur avec le temps

Points négatifs:

  • Des musiques en retrait
  • Une jouabilité stricte et rigide
  • Une difficulté parfois aléatoire

Un énorme merci à NordCurrent de nous avoir permis de tester le jeu pour en faire une critique.

Merci d’avoir pris le temps de lire notre critique du jeu Eriksholm: The Stolen Dream. N’hésitez pas à nous donner vos avis sur ce jeu dans la section commentaire, ci-dessous!

Noxyoz
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Noxyoz

Fan de jeux vidéo depuis ses 4 ans, il a commencé à jouer sur l’Amiga de son père et cette passion le suit depuis tout ce temps! Il a créé une chaîne Youtube, nommé Noxyoz, où il parle de jeux qui l'ont marqué. Même si les jeux récents l’intéressent, il est surtout attiré par le rétro en général, en console comme en ordinateur!

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