Critique: Ruffy and the Riverside
Voici notre critique du jeu Ruffy and the Riverside, testé sur Nintendo Switch.
Genre: Action, Aventure, Plates-formes, Puzzles
Développeur: Zockrates Laboratories UG
Date de sortie: 26 juin 2025
Disponible sur PC, Nintendo Switch, Xbox One, Xbox Series, PS4 et PS5.
Au fil des années, la nostalgie se fait de plus en plus ressentir. En tant que joueur dans la fin trentaine, je dois avouer que je m’ennuie de l’époque où les jeux de plates-formes étaient rois. Est-ce qui vous arrive parfois de surfer sur de vieux souvenirs de jeux qui émanent de votre tendre jeunesse? Il m’arrive encore de penser à mes heures de jeux sur des titres comme Banjo Kazooie, Super Mario 64, Spyro, et j’en passe. Je ne suis évidemment pas le seul à m’intéresser à ce genre de jeux, puisque les passionnés de Zockrates Laboratories nous présentent aujourd’hui Ruffy and the Riverside, un titre qui s’inspire directement de cette époque et de ces jeux. En début d’année, nous avons testé la version démo du jeu et celle-ci nous avait agréablement surpris. Aujourd’hui, c’est avec plaisir que nous pouvons enfin vous présenter notre avis sur la version complète. Est-ce que la magie opère toujours aussi bien ou est-ce que la démo n’était que de la poudre aux yeux? C’est ce que vous découvrirez dans cette critique.
Une aventure colorée, mais un peu trop loufoque
Dès le début du jeu, nous sommes plongés dans une situation absurde: nous sommes debout sur une parcelle de terrain qui s’enfonce dans le vide, face à une cascade. Nous y voyons Ruffy, le protagoniste, ainsi que Sir Eddler, un personnage dont l’importance semble cruciale pour l’aventure principale. Cette courte séquence sert surtout à présenter le pouvoir magique du héros, le TROC. Dès qu’on a découvert ce pouvoir, la scène se termine et on se retrouve rapidement à Riverside, le point de convergence de notre aventure.
À notre arrivée à Riverside, on nous en apprend un peu plus sur la ville, ses environs, les personnages qui y habitent et aussi l’importance de notre pouvoir de TROC pour toute la communauté. Rapidement, nous apprenons que notre pouvoir nous différencie des autres habitants et c’est sans trop attendre que nous allons devoir suivre Sir Elder pour développer cette compétence en vue d’en faire bon usage. Notre mentor nous en apprend aussi un peu plus sur les billes d’énergie dissimulées dans les contrées de Riverside. Ces billes d’énergie ont le pouvoir de changer tout ce qui se retrouve dans leur champ énergétique. L’eau devient de la lave et ensuite de la glace. Le gazon peut devenir du sable ou même de l’eau, et le matériel comme le bois peut devenir de l’acier. L’énergie qui émane de ces billes est en fait grossièrement l’énergie qui donne vie à Riverside.
Toutefois, Ruffy libère par accident le Roi Groll qui, par le passé, a déjà tenté de semer le chaos à Riverside. Dès son réveil, il s’autoproclame souverain et affirme qu’il est revenu pour reprendre la place qui lui est destinée. Pour ce faire, Groll se nourrit de l’énergie des billes éparpillées un peu partout dans le monde pour accroître sa force et ainsi terminer sa mission destructrice en allant consommer l’énergie vitale de Riverside. Ce sera votre rôle de l’en empêcher.
À l’image du jeu, l’histoire est assez colorée et loufoque. En fait, elle est peut-être même un peu trop loufoque. Je trouve que certains éléments narratifs poussent l’absurdité un peu loin et que ça part souvent dans tous les sens. C’est poussé à un point que j’ai fini par complètement décrocher de l’histoire. C’est si disjoncté qu’il devient rapidement difficile de suivre le fil et la narration prend rapidement une tournure assez secondaire. Quoi qu’il en soit, un peu plus de sérieux aurait été apprécié, mais c’est surtout au niveau de sa jouabilité que Ruffy and the Riverside brille de mille feux.
Le TROC, alias le copier-coller
J’ai déjà mentionné le TROC, qui est la principale compétence de notre protagoniste. Ruffy possède la faculté de cibler des éléments de son environnement, qu’il s’agisse d’eau, d’arbres, de sable, de roches, de lave, ou d’autres matériaux, et de s’en imprégner temporairement. Pendant ce court instant, il est capable de sélectionner un autre élément du décor et de le métamorphoser en celui qu’il a précédemment assimilé. Il est effectivement possible de transformer des rivières de lave en eau ou de métamorphoser une cascade en mur de végétation, ou encore de métamorphoser des caisses d’acier indestructibles en caisses de bois fragiles et destructibles. Pour l’activer, il suffit d’appuyer sur une touche, de désigner la ressource à reproduire, de la numériser et de relâcher la touche correspondante. Ensuite, on appuie sur une autre touche pour lancer notre sort de TROC sur une autre texture. Cette dernière subira alors une transformation temporaire, ce qui peut sembler anodin au premier abord, mais qui s’avère très plaisant et offre une grande variété d’options. Un pouvoir qui peut paraître banal aux premiers abords, mais qui, en fin de compte, est vraiment agréable à utiliser et qui ouvre une multitude de possibilités.
Des énigmes et des casse-têtes à profusion
Le pouvoir du TROC n’est pas seulement agréable à manier, il est également crucial pour notre expédition. Grâce à lui, nous pouvons résoudre un grand nombre d’énigmes et ainsi obtenir davantage d’étoiles. Par exemple, il est possible de transformer une cascade en végétation pour pouvoir l’escalader et accéder à la plate-forme en haut de la cascade. On peut également remplacer des caisses en fer par du bois, ce qui permet de les détruire. Une autre option est de transformer l’eau en lave pour détruire les éléments en bois tout en préservant ceux en fer.
Il n’y a pas que la matière des objets qu’il est possible de copier, il y a aussi certaines formes spécifiques qu’on peut copier-coller sur certains éléments précis. Par exemple, vous pouvez avoir affaire à une porte verrouillée, mais sur laquelle on retrouve un symbole bien précis. C’est en se promenant dans les environs qu’on peut trouver ce même symbole caché quelque part, gravé sur la paroi d’une montagne, par exemple. Il suffit donc de numériser ce symbole et d’aller le coller à son emplacement sur la porte pour ainsi déverrouiller ledit élément. Le pouvoir du TROC est vraiment au cœur du jeu et les développeurs ont su en tirer pleinement profit et l’exploiter à son maximum. Il y a beaucoup de diversité et de liberté à ce niveau.
J’ai adoré la diversité des énigmes, le niveau de difficulté assez varié et bien balancé et, surtout, l’importance du TROC tout au long de l’aventure. Vous utiliserez ce pouvoir à profusion, mais cette mécanique de jeu ne deviendra jamais un fardeau. Je pourrais vous parler encore et encore de tout ce qui est proposé comme énigmes et casse-têtes, mais la meilleure chose que je puisse faire est de vous laisser les découvrir par vous-même.
Ruffy est agréable à contrôler
Ce qui m’a frappé dès le début de l’aventure, c’est la fluidité des contrôles. Le personnage réagit instantanément et avec souplesse aux commandes. Les déplacements sont précis, efficaces et rapides. Il n’y a pas une multitude de façons de contrôler Ruffy. On peut se déplacer, sauter, voler grâce à notre abeille, grimper, nager dans les eaux peu profondes et sauter pour effectuer un écrasement au sol. Outre la course, il y a une manière bien originale de se déplacer rapidement, et c’est à dos de ballots de paille ou de gros rochers sphériques!
Il est aussi possible d’effectuer des attaques en corps à corps pour venir à bout des différents ennemis ou des éléments de décors destructibles, comme les caisses de bois ou autre. Cependant, sachez que les combats prennent une place beaucoup plus secondaire ici, car le jeu est surtout orienté sur la résolution d’énigmes et aussi sur l’utilisation du TROC.
Une mise en scène qui sème la bonne humeur
Dès les premières secondes du jeu, on sent rapidement qu’on va être immergés dans un univers haut en couleur. Le style artistique du jeu est fortement inspiré des dessins animés, et tous les personnages sont représentés sous forme de feuilles de papier, à la manière de
Paper Mario. Les différents personnages sont tous très différents les uns des autres: ils vont de la taupe à l’abeille en passant par la tortue. Ce ne sont là que quelques exemples des personnages que l’on peut rencontrer. Chacun d’eux possède une personnalité unique qui contribue à nous faire entrer dans cet univers coloré.
Ruffy and the Riverside propose des graphismes colorés, des environnements variés et dynamiques, et un design de niveau à la hauteur de chaque type de zone. Chaque environnement est riche en détails décoratifs et certaines zones regorgent même de vie grâce à la présence de nombreux ennemis et personnages secondaires. Il n’y a jamais de zone ennuyeuse et vide.
En plus de la vaste zone centrale, l’univers de Riverside s’étend aussi sur sept régions éloignées. Ces régions sont toutes variées et comportent leur propre style et design. Par exemple, on peut passer d’une région où on doit escalader une pyramide se trouvant au milieu de la jungle, et la région suivante est un cimetière annexé au monde des morts. C’est cette variété assez impressionnante qui donne envie d’explorer les moindres recoins de l’univers de Ruffy and The Riverside.
Outre les magnifiques graphismes, l’ambiance sonore est également remarquable. D’habitude, je n’aime pas trop les jeux où les dialogues se font avec des petits sons et des gémissements répétitifs, comme Banjo Kazooie. Cependant, ici, tout est parfait. Les effets sonores des dialogues, qui sont souvent très absurdes et amusants, ne sont pas du tout agaçants, contrairement aux textes. De plus, la bande-son est tout aussi réussie et varie selon l’endroit où l’on se trouve. Chaque pièce musicale est extrêmement dynamisante et transmet une bonne humeur contagieuse. En regardant le visage de Ruffy tout au long de notre périple, il est clair que ce dernier, lui aussi, est touché par cette dose de bonne humeur.
Un monde où l’on ne s’ennuie jamais
Le jeu nous propose une aventure qui peut se boucler en une dizaine d’heures environ si l’on esquive toutes les discussions, les cinématiques et toutes les activités secondaires qu’il est possible de faire. Toutefois, si vous décidez de compléter les quêtes secondaires, de trouver les objets, les coffres et les insectes cachés, d’ouvrir tous les passages secrets, de réussir tous les puzzles et les énigmes, et de participer aux mini-jeux, vous en aurez pour plusieurs heures supplémentaires!
Finalement, est-ce qu’il en vaut la peine?
L’univers excentrique et coloré de Ruffy et de ses amis m’a immédiatement captivé et ce jeu m’a fait voyager dans un monde hilarant où la joie de vivre est contagieuse. Que ce soit au niveau des graphismes riches et colorés, du style dessin animé, de la variété des zones, des personnages secondaires charismatiques, sans oublier une direction sonore simple, mais efficace. Lors de mon essai de la version démo plus tôt cette année, Ruffy and the Riverside semblait s’apprêter à frapper un coup de circuit. Je peux maintenant confirmer que c’est un pari réussi pour le studio Zockrates Laboratories. C’est un excellent jeu de plates-formes, d’énigmes et de casse-têtes. Même si le principal atout du jeu réside dans le TROC, Ruffy and the Riverside ne fait pas dans le copier-coller. Il réussit à se démarquer remarquablement de la compétition en nous proposant une nouvelle manière de jouer avec les éléments, le tout dans un univers unique. Je lui donne la note de 8.5 sur 10.
Points positifs :
– Le TROC est une mécanique de jeu originale
– Une bonne quantité d’énigmes et de puzzles à compléter
– Une direction artistique unique et efficace
– Une bande sonore qui colle parfaitement à l’univers proposé
– Les contrôles sont simples et très intuitifs
– Il y a beaucoup de choses à trouver et de quêtes annexes à réaliser
– Il rend parfaitement hommage à des jeux comme Banjo-Kazooie
Points négatifs :
– L’histoire un peu trop absurde et deviens rapidement secondaire.
– Certains ralentissements notés (du moins pour la version Nintendo Switch)
– Certaines phases de plates-formes peuvent être assez frustrantes, notamment à cause de certains angles de caméra et du fait que tout est fait en papier
Merci d’avoir pris le temps de lire notre critique du jeu Ruffy and the Riverside. N’hésitez pas à nous donner vos avis sur ce jeu dans la section commentaire, ci-dessous !
Un énorme merci à Phiphen Games de nous avoir permis de tester le jeu pour vous en faire une critique.
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